Caroline Désir
La popularité de Caroline Désir s'est accrue depuis qu'elle est ministre de l'Enseignement © Belga

FWB: une rentrée sous tension sociale

Les quelque 900 000 élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles reprennent le chemin de l’école à partir de ce lundi après des vacances d’été raccourcies à sept semaines pour la première fois depuis la réforme des rythmes scolaires. Une rentrée sous tension, puisque les syndicats libéraux et socialistes actifs dans l’enseignement francophone ont annoncé qu’ils déposeraient un préavis de grève ce lundi 28 août.

Les cours de récréation vont retrouver leur animation habituelle cette semaine: les quelque 900.000 élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles reprennent en effet le chemin de l’école à partir de ce lundi, après de vacances d’été raccourcies à sept semaines pour la première fois depuis la réforme des rythmes scolaires.

De nombreuses nouveautés attendent professeurs et élèves à l’occasion de cette rentrée, parmi lesquelles la formation rallongée des enseignants, l’extension du tronc commun aux 3e et 4e primaire, l’obligation de suivre une langue moderne dès la 3e primaire (le néerlandais à Bruxelles ainsi que dans les communes wallonnes à facilités), l’extension de la gratuité scolaire aux 1e et 2e primaire, la restriction du redoublement jusqu’en 4e primaire, une éducation à la vie affective et sexuelle.

Les prochains mois devraient également être riches en réflexion, entre autres sur l’après-tronc commun.

En effet, si le parcours scolaire de la 1re maternelle jusqu’à la 3e secondaire est à présent complètement redessiné, il convient de repenser les trois dernières années de l’enseignement secondaire afin de lui assurer une meilleure cohérence.

Plusieurs groupes de travail ont été formés pour réfléchir à ces questions. Leurs conclusions sont attendues pour le mois de février prochain. Elles seront alors présentées au gouvernement. Mais c’est à la prochaine majorité, celle qui sortira des urnes en juin prochain, qu’il incombera de concrétiser ce nouveau chantier d’envergure.

Dernière rentrée des classes de la législature, celle-ci sera marquée ce lundi par un petit défilé de ministres dans différentes écoles.

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet (MR)  a ainsi prévu de se rendre successivement dans trois écoles communales de sa région, à Oreye, Dolembreux (Sprimont) et Spa.

La ministre de l’Éducation, la Bruxelloise Caroline Désir (PS), sera, elle, présente en début de journée à l’école communale n°5 d’Ixelles, ainsi qu’à l’Athenee Andrée Thomas de Forest à 10h30.

Enfin, le ministre en charge de Bâtiments scolaires, Frédéric Daerden (PS), a également programmé une descente sur le terrain. Il doit rendre visite à l’enseignement communal liégeois, lequel intègre cette année le programme de repas scolaires gratuits lancé par la FWB.

Préavis de grève

Un préavis de grève déposé le jour de la rentrée des classes, ce n’est pas idéal, a commenté la ministre de l’Enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS). « C’est absolument nécessaire de pouvoir aller à l’école, donc je voudrais surtout retrouver la sérénité », a-t-elle déclaré sur les ondes de Bel RTL.

La ministre a dit vouloir « tendre la main » aux syndicats pour « travailler sur leurs revendications », tout en rappelant qu’elle s’est déjà « énormément » concertée avec eux durant la législature. « On a travaillé pendant 30 mois sur ce dossier. On a répondu le mieux possible à leurs demandes pour pouvoir protéger le mieux possible les droits du personnel », a-t-elle invoqué.

Interrogé sur La Première (RTBF), le ministre-président de la FWB Pierre-Yves Jeholet (MR) a également regretté la démarche des syndicats: « Le monde de l’école, après la crise du Covid-19, après les inondations, etc. a besoin de sérénité et de stabilité. Je croyais que tout le monde était sur la même longueur d’ondes pour avoir une année apaisée. »

« Je rappelle que le Pacte d’excellence n’est pas un menu à la carte« , a-t-il dit. « C’est une réforme qui a été voulue par les acteurs politiques, mais aussi le monde de l’école y compris les syndicats. L’évaluation des enseignants (décriée par les syndicats, NDLR), ça faisait partie du pacte. »

« Dans tous les métiers, on est évalué. Je ne vois pas pourquoi les enseignants ne le seraient pas, car cela contribue aussi à la qualité de l’école et des apprentissages », a souligné le ministre-président, tout en insistant sur le « travail extraordinaire » d’une « large majorité des enseignants ».

Les syndicats libéraux et socialistes actifs dans l’enseignement francophone ont annoncé dimanche qu’ils déposeraient un préavis de grève lundi 28 août, jour de rentrée scolaire. En cause: le décret sur le développement des compétences et l’évaluation des enseignants approuvé par le parlement de la FWB le 19 juillet dernier. Le préavis de grève couvrira « toute action d’ici à la fin de la législature ».

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