Nouveau calendrier scolaire: les parents risquent de galérer
Si la réforme des rythmes scolaires est considérée comme salutaire pour l’équilibre des enfants, elle l’est moins pour les parents: des congés scolaires plus souvent et plus longs, c’est plus de solutions de garde à trouver. Et la crainte de stages plus onéreux…
La Ligue des familles et les fédérations d’associations des parents de l’enseignement officiel (Fapeo) et catholique (Ufapec) sont unanimement convaincues du bien-fondé de la réforme des rythmes scolaires pour le respect des rythmes chrono-biologiques des enfants comme des enseignants. Mais la Ligue s’inquiète pour les parents, surtout ceux d’enfants absolument pas en âge de rester seuls à la maison: comment s’organiseront-ils avec quatre périodes de deux semaines de congé, en plus des vacances d’été? Quid, aussi, des parents séparés avec garde alternée: cela nécessitera-t-il d’adapter l’hébergement des enfants et de reformuler le jugement ou l’accord?
En mai dernier, 60% des parents sondés confiaient avoir déjà modifié leurs dates de congés.
Dans un sondage en ligne réalisé en mai dernier auprès de 5 076 parents par la caisse wallonne d’allocations familiales Camille, 59% considéreraient la réforme comme «une mauvaise nouvelle pour eux», précisément parce qu’elle pose le problème de garde. Dès lors, 55% indiquaient «prévoir de solliciter davantage leurs proches» pour s’occuper des enfants, plus de 60% confiaient avoir déjà modifié leurs dates de congé et 20% avaient revu les gardes alternées. Du côté de l’Ufapec, par la voix de Bernard Hubien, son secrétaire général, on estime qu’ «une partie des parents séparés qui pratiquent la garde égalitaire se réjouissent, même si des conventions doivent être aménagées, parce qu’une semaine complète permet de partager plus de temps et, pour certains, de partir, même si ceux qui peuvent prendre des congés à ces moments-là sont minoritaires».
80% s’attendent à des stages plus chers
Souci aussi pour les familles aux enfants scolarisés dans des Communautés différentes, donc avec des congés différents, ce qui constituera «un véritable casse-tête pour l’organisation de leurs parents», note la Ligue des familles. Pareil pour les enseignants dont les enfants suivent l’enseignement d’une autre Communauté: «Nous avons eu des contacts avec nos pairs néerlandophones, affirme Joëlle Lacroix, secrétaire générale de la Fapeo. Ils réfléchiront aussi à cette question. L’idéal aurait été qu’il y ait une homogénéisation directe. C’est le rôle des associations flamandes de parents d’en faire un débat public en Flandre.»
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Reste la question, épineuse, des stages. Pas de quoi s’inquiéter, selon Bernard Hubien: «Il y a simplement un glissement des moments où on devra confier les enfants pour des stages ou autres activités.» Maxime Michiels, du service Etudes et actions politiques de la Ligue des familles, espère, lui, «que les organismes qui proposent des stages pourront étoffer leur offre pendant les périodes où ils n’en organisaient pas avant». Mais à quel prix? Dans le sondage Camille, jusqu’à 80% des répondants disent anticiper l’éventualité d’une augmentation du coût des activités de stage de leurs enfants.
Enfin, quelle sera la disponibilité des jeunes de l’enseignement supérieur? A la fois ceux qui doivent prester des stages dans les écoles de l’enseignement fondamental et ceux sur lesquels comptent les mouvements de jeunesse et les associations sportives ou culturelles qui organisent des stages. «Sans concertation avec l’enseignement supérieur, ils ne seront pas disponibles au bon moment», tranche Bernard Hubien. Ça s’annonce sportif, tout ça.
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