Diversité culturelle à l'école
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Comment la diversité culturelle dans les écoles aide les élèves à mieux réussir

Des chercheurs belges ont démontré que les écoles «super-diversifiées» étaient bénéfiques pour les élèves. À l’inverse, celles où la diversité est rejetée s’avèrent néfastes.

Reconnaître et apprécier la diversité culturelle et religieuse des élèves augmente les chances que les élèves obtiennent des résultats supérieurs à la moyenne, voire excellents, révèle une nouvelle étude de la KU Leuven.

Les élèves des écoles «super-diversifiées» 44% meilleurs que la moyenne

Des recherches internationales ont depuis longtemps montré que la diversité culturelle à l’école n’est pas en soi un facteur explicatif des résultats scolaires et du bien-être des élèves. Par contre, la manière dont les écoles gèrent cette diversité est importante.

Pour la première fois, cette approche a été testée dans des écoles primaires flamandes. Les professeurs Orhan Agirdag et Jozefien De Leersnyder de la KU Leuven ont étudié 850 élèves de cinquième et de sixième année dans 18 écoles «super-diversifiées» de Gand, Genk et Anvers, où 80 % des élèves provenaient d’un milieu non-européen. Un projet de recherche qui fait partie d’une étude plus vaste examinant la manière dont la diversité ethnique et culturelle est gérée dans 58 écoles primaires flamandes et comment cela est lié au bien-être et aux résultats en mathématiques de plus de 3 000 élèves.

Les scientifiques se sont concentrés sur les raisons pour lesquelles certains jeunes, contrairement aux attentes, obtenaient des résultats supérieurs à la moyenne ou excellents. Les élèves ont tous été soumis à un test de mathématiques et il s’est avéré que 44% des élèves de ces écoles «super-diversifiées» ont obtenu des résultats supérieurs à la moyenne des 58 écoles combinées. 12% ont obtenu un excellent résultat. Un questionnaire a examiné la manière dont leur école gère la diversité et si cela a une incidence sur la probabilité d’être parmi les meilleurs élèves.

Les politiques d’«intégration totale» contreproductives

Les chercheurs ont constaté que la probabilité d’obtenir de bons résultats n’était pas déterminée par le fait que l’élève parle une langue autre que le néerlandais à la maison ou influencée par la pratique d’une religion. Les élèves ne semblaient pas non plus avoir de meilleurs résultats lorsque leur école n’autorisait que le néerlandais ou punissait les élèves lorsqu’ils parlaient une autre langue dans la cour de récréation, par exemple. Lorsqu’une école ne reconnaît pas l’identité culturelle et religieuse des élèves, et n’autorise par exemple pas le port du voile, les élèves ont moins de chances d’obtenir de bons résultats.

«Si une école adopte une politique d’assimilation totale, pour avoir une école aussi « flamande » que possible, les élèves ont deux fois moins de chances d’obtenir des résultats supérieurs à la moyenne au test de mathématiques, et même quatre fois moins de chances d’obtenir d’excellents résultats», explique De Leersnyder. «Les résultats ne sont pas surprenants, et sont tout à fait conformes à la littérature internationale. Mais c’est la première fois que cela est également étudié et démontré clairement dans les écoles flamandes.»

Explication psychologique

Une bonne politique linguistique à l’école doit avant tout être claire, précise Agirdag: «Les élèves ont besoin de règles limpides sur les moments où ils peuvent parler leur langue maternelle et ceux où ils ne le peuvent pas. Mais interdire complètement l’autre langue maternelle d’un élève à l’école n’a aucun effet.»

«L’explication réside probablement dans des processus psychologiques tels que le fait de se sentir chez soi et donc apprécié, ou de se sentir discriminé», a déclaré De Leersnyder. «Si la langue et la culture d’un élève sont considérées comme « déviantes », il ou elle se sentira probablement moins apprécié. Et sur ce point, la science est claire: la discrimination est corrélée à de moins bons résultats scolaires et le sentiment d’appartenance à l’école à de meilleurs résultats

Les chercheurs appellent les décideurs politiques à être ouverts à la diversité dans les écoles. «Regardons ce que dit la science avec un esprit ouvert et procédons de la manière la plus scientifique possible.»

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