Enfants du djihad: « Ne laissons pas les oursons devenir des lions »
Les autorités européennes et belges n’ont pas de solution cohérente et une politique de rapatriement systématique des enfants de combattants de Daesh, pointe un rapport de Rok Coolsaet (UGent) et Thomas Renard (Institut Egmont).
« Il est urgent d’élaborer une stratégie pour les enfants du djihad », soulignent-ils.
Quelque 162 mineurs dont au moins un des parents est belge ou réside en Belgique se trouvent toujours en Syrie et en Irak après que le prétendu califat de l’Etat islamique est tombé. 81% d’entre eux ont moins de 12 ans.
« Bien que la plupart des gouvernements considèrent les enfants comme des victimes, aucun d’entre eux n’a pris une position proactive sur leur rapatriement », relèvent les deux chercheurs.
Le risque est de rapatrier des graines de terroristes, la plupart des enfants ayant évolué dans un environnement ultra violent. Ainsi, fin 2017, le gouvernement belge a décrété que seuls les enfants de moins de 10 ans sont automatiquement considérés comme des victimes. Pour les autres, c’est au cas par cas.
Mais pour les deux chercheurs, « plus ils passent de temps dans un environnement hostile, plus ils pourraient être traumatisés et éventuellement entretenir une haine de l’Occident ». « C’est la condition idéale pour constituer un contingent de réserve apatride pour le djihadisme et les organisations criminelles. »
Dès lors, il est impératif que la Belgique clarifie la procédure de retour de ces enfants dont la majorité est sans doute encore capable de s’adapter aux sociétés occidentales », affirment Thomas Renard et Rik Coolsaet.