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En Wallonie, la pauvreté est rarement passagère

Selon les chiffres publiés jeudi par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps), 17,3% de la population wallonne vivait, en 2021, dans un ménage dont le revenu net équivalent était inférieur au seuil de pauvreté.

Concrètement, un peu moins d’un Wallon sur 5 vivait cette année-là dans un ménage ne disposant pas d’un revenu de 1.293 euros net par mois pour un isolé, et de 2.715 euros pour un ménage composé de 2 adultes et de 2 enfants de moins de 14 ans. Le taux de risque de pauvreté en Wallonie, qui est inférieur au taux observé à Bruxelles (autour de 25 %), mais supérieur au taux flamand (moins de 10%), y reste relativement stable, aucune grande tendance ne semblant se dégager, analyse l’Iweps.

Le taux de risque persistant de pauvreté – qui mesure le nombre de personnes dont le revenu net équivalent du ménage se situe sous le risque de pauvreté l’année de référence, ainsi que pendant au moins deux des trois années précédentes – s’affiche quant à lui à 14,8%. « En Wallonie, la pauvreté est donc très majoritairement durable et rarement passagère: entre 8 et 9 pauvres sur 10 sont dans une situation de pauvreté persistante. On observe une situation très similaire à Bruxelles alors qu’en Flandre cette persistance ne concerne qu’un pauvre sur 2″, poursuit l’institut régional.

« Comparativement aux autres pays européens, les inégalités de revenus sont limitées en Wallonie, principalement en raison de notre modèle social alliant une négociation collective généralisée et centralisée et une sécurité sociale extensive », nuance l’Iweps. Le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de revenus au sein d’une population, s’élève ainsi à 0,236, comparable aux résultats engrangés par les pays scandinaves. « Cependant, la pauvreté de conditions de vie est plus marquée: le taux wallon de privation matérielle et sociale (14,1 %) est supérieur à la médiane européenne; les logements présentant des problèmes d’humidité, qui concernent 18,8 % de la population, sont plus fréquents que dans de nombreux pays européens et une part importante de la population est exclue de l’emploi« , souligne l’institut.

17% de la population wallonne vit dans un ménage à très faible intensité de travail

Selon ce dernier, 17% de la population wallonne vit dans un ménage à très faible intensité de travail, alors que son ménage comprend au moins une personne en âge de travailler. L’Iweps s’est également penché sur les populations les plus à risque de pauvreté. Sans surprise, il a identifié les locataires, qui cumulent souvent les difficultés puisqu’ils ont un revenu plus faible, vivent plus fréquemment dans un logement humide et doivent dépenser plus pour se loger avec un loyer médian atteignant 529 euros. Les difficultés des familles monoparentales sont également épinglées, la majorité d’entre elles ne disposant pas de suffisamment d’épargne disponible pour faire face à une dépense imprévue de 1.100 euros.

Enfin, la pauvreté touche aussi particulièrement les enfants. Plus d’un sur cinq vit dans un ménage sous le seuil de pauvreté et près de 12% d’entre eux n’ont pas les moyens de remplacer leurs vêtements usés. À l’opposé, la part de personnes âgées d’au moins 65 ans qui doivent se priver est bien plus faible, une proportion importante d’entre elles étant propriétaires sans emprunt hypothécaire, ce qui leur permet de maintenir un niveau de vie suffisant, estime l’institut.

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