Même si de plus en plus de parents n’arrivent pas à payer les factures d’école, beaucoup d’écoles maintiennent leurs classes de neige, classes vertes et citytrips prestigieux. « Avant d’engager des sociétés de recouvrement, les directions d’école feraient mieux d’analyser toutes ces factures impayées » écrit notre consoeur de Knack Ann Peuteman.
En Belgique, l’enseignement est gratuit. C’est du moins ce qu’on peut lire dans la Constitution. Mais en pratique, la situation est différente. Nele, mère célibataire de deux enfants, ne le sait que trop. Elle n’a toujours pas payé les factures de l’année scolaire précédente. Elle espérait que l’école n’allait pas faire trop de difficultés, mais elle se trompait. Les lettres de rappel se suivent et deviennent de moins en moins aimables. Et Nele a pourtant de la chance : l’école de ses enfants ne travaille pas avec une société de recouvrement. Pas encore. Aujourd’hui, une école belge sur quatre fait appel à ce genre de société, ce qui indique que de plus en plus de parents n’arrivent plus à payer les factures de leur progéniture. Pour les familles dont la pauvreté est criante et qui doivent vivre d’une indemnité ou d’un revenu d’intégration sociale, on cherche une solution. Mais ce n’est pas le cas pour le nombre croissant de parents qui ont un emploi, mais sont proches du seuil de pauvreté.
L’enseignement gratuit signifie qu’il ne faut pas payer d’inscription pour l’école maternelle, primaire et secondaire. En revanche, les excursions et les cours de natation sont payants. En Flandre, il existe un « maximum à facturer » pour l’enseignement primaire de 85 euros par an pour les excursions, les activités sportives, les cours de natation, les pièces de théâtre et les visites au musée. Pour les excursions de plusieurs jours, les classes de neige et les classes vertes par exemple, la facture ne peut dépasser les 410 euros pour toute la durée de l’enseignement primaire. Pour beaucoup de parents, ce montant est déjà élevé, et certainement pour ceux qui ont plusieurs enfants.
Avant d’engager une société de recouvrement, les écoles feraient mieux d’analyser les factures impayées.
Beaucoup de directions d’école sont opposées à ce maximum à facturer. Elles veulent continuer coûte que coûte à organiser leurs classes de neige et leur citytrips parce que ceux-ci leur permettent d’augmenter le prestige de l’école. Et elles pensent vraiment que ces activités sont bénéfiques pour le développement général de leurs élèves et certainement de ceux à qui leurs parents n’ont pas transmis beaucoup de connaissances et de culture. Reste à savoir s’il est bénéfique pour un enfant que ses parents doivent réduire leurs autres frais pour payer tous ces suppléments. Évidemment, les écoles ne doivent pas tout organiser gratuitement ou annuler toutes les dettes. Mais avant d’engager une société de recouvrement, elles feraient mieux d’analyser ces factures impayées.
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