Ecolo réclame une politique plus ferme à l’égard des cyberpirates chinoises
Le député Samuel Cogolati voudrait que la Belgique se montre plus ferme sur ce problème et suive la voie des Etats-Unis et du Royaume Uni qui se sont montrés bien plus sévères après des cyberattaques ciblant des institutions.
Le député Samuel Cogolati (Ecolo-Groen) a réclamé mercredi une politique plus ferme de la Belgique à l’égard des cyberpirates chinois, à l’image de ce que font les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
La Justice américaine a inculpé lundi sept pirates informatiques liés au gouvernement chinois à la suite de milliers de cyberattaques contre la Maison Blanche, le Congrès, le Sénat, mais aussi les parlementaires membres de l’IPAC (Inter-Parliamentary Alliance on China), dont M. Cogolati.
Le Royaume-Uni a également réagi en convoquant l’ambassadeur de Chine et en imposant des sanctions contre ce groupe de pirates chinois connu sous la dénomination d' »Advanced Persistent Threat (ou APT) 31″. L’an dernier, le Centre belge de cybersécurité avait averti M. Cogolati qu’il avait été la cible de ce groupe.
« La fermeté affichée par les USA et le Royaume-Uni tranche avec la passivité des gouvernements européens. C’est incroyable que ces cyberattaques chinoises soient poursuivies à l’étranger, mais restent impunies chez nous à ce stade », dénonce le député fédéral. »Lorsque la Belgique dispose de preuves tangibles pour attribuer une cyberattaque à une puissance étrangère, cet acte malveillant doit être dénoncé comme tel par voie diplomatique et poursuivi par voie légale. Et dans ce cas-ci, cet acte malveillant vise un organe démocratique central, le parlement ».
L’ingérence chinoise a déjà fait l’actualité en Belgique
Le député demande au gouvernement de faire la transparence sur ces attaques chinoises. Une enquête est nécessaire pour savoir si des données sensibles ou classifiées ont pu être exfiltrées de Bruxelles vers Pékin, estime-t-il. « Les hackers chinois ne se rendent pas sur nos serveurs pour leur loisir. Ces attaques sont méthodiques, ciblées contre les défenseurs de la démocratie et des droits humains et organisées pour le compte du régime communiste chinois », a-t-il ajouté.
L’ingérence chinoise a déjà fait l’actualité à plusieurs reprises ces dernières années en Belgique, que ce soit par des cyberattaques ou de l’ingérence politique. A deux reprises, des élus du Vlaams Belang ont été au centre d’affaires impliquant des agents chinois.
Au mois de janvier, le Premier ministre Alexander De Croo avait évoqué avec son homologue chinois Li Qiang ce problème. M Cogolati a été placé sur une liste de personnes sanctionnées par la Chine à la suite de l’initiative prise pour faire adopter une résolution par la Chambre sur le risque de génocide encouru par la minorité ouïghoure dans la province du Xinjiang.