Echanges « budget » sur WhatsApp : l’opposition veut une démission, les débats tournent en rond
Alexander De Croo est venu s’expliquer à la Chambre, suite à la divulgation des échanges autour du budget sur WhatsApp. Chacun campe sur ses positions. Le Premier ministre affirme qu’il n’a jamais validé le budget « erroné » d’Eva De Bleeker, l’opposition n’est pas convaincue. N-VA, Vlaams Belang et PTB réclament sa démission.
Trois partis d’opposition ont réclamé la démission d’Alexander De Croo (Open Vld) ce mercredi, en commission de la Chambre, dans le contexte des polémiques autour des budgets 2023 et 2024. La N-VA, rejointe par le député indépendant Jean-Marie Dedecker, le Vlaams Belang et le PTB ont déposé une motion de méfiance en ce sens.
Dans l’opposition également, Catherine Fonck (Les Engagés) a déposé une motion de recommandation, espérant que l’ensemble des communications électroniques autour de l’éxposé qui a coûté sa place à Eva De Bleeker soient publiées en toute transparence.
Les partis de la Vivaldi, quant à eux, font front derrière le Premier ministre. Et les députés de son parti, l’Open Vld, se sont fendus d’un communiqué pour dénoncer les attaques de l’opposition et réclamer des excuses. Le texte a, de façon coordonnée, été partagé sur les réseaux sociaux dans la foulée de la commission de ce mercredi.
Il n’y aura sans doute pas grand-chose d’autre à retenir de cette réunion, dont d’aucuns attendaient qu’elle soit un grand moment de vérité et de transparence.
Des positions inchangées
Chacun campe sur ses positions. Le Premier ministre, d’un côté, selon lequel son cabinet n’a jamais approuvé la version d’Eva De Bleeker, à l’origine de la polémique. « L’exposé des motifs ne correspondait pas à ce que le gouvernement avait décidé », insiste-t-il. Le gouvernement décide, les secrétaires d’Etat exécutent, et non l’inverse, explique-t-il. La version envoyée au parlement ne correspondait pas au choix politique initial. « L’erreur matérielle » a conduit à la démission de l’ancienne secrétaire d’Etat. On connait l’histoire.
Alexander De Croo n’a fait que répéter des arguments déjà énoncés auparavant, en définitive. L’opposition a beau le regretter, il certifie que son cabinet n’a jamais donné son feu vert à la version budgétaire qui, pour rappel, supposait une pérennisation de la TVA à 6% sur l’énergie, sans la compenser par une réforme des accises.
En face, la plupart des partis d’opposition – DéFI se montrant plus indulgent – ont dénoncé un manque de transparence, une faute du Premier ministre, une éviction de la mauvaise personne, etc. Là encore, les arguments avaient déjà été formulés, pour la plupart.
Le débat tourne en rond, mais quelques interrogations subsistent. Par exemple, le fait que le budget ait été signé par plusieurs membres du gouvernement (dont les vice-Premiers ministres Van Quickenborne et Van Peteghem), par le roi, puis ait été envoyé au parlement, et qu’il ait fallu attendre plusieurs jours avant qu’un député de l’opposition, Sander Lonnes (N-VA), lève le lièvre. « Comment se fait-il qu’il ne se soit rien passé entre le 9 novembre et le 14 novembre? », s’interroge par exemple Catherine Fonck (Les Engagés). C’est une vraie question.
Les faits sont interprétés à leur façon par les protagonistes. Le tout dans le cadre d’un regain de tension entre majorité et opposition, la Vivaldi ne semblant pas se déchirer sur ce coup-ci. Les motions de méfiance de l’opposition seront rejetées et le Premier ministre cherchera à tourner cette page embarrassante. A moins que le dossier ne continue de lui coller aux basques, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines.
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