Don de sang: le délai d’abstinence pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) sera réduit à 4 mois
La commission de la Santé de la Chambre a approuvé mardi une proposition de loi du PS sur les critères d’exclusion au don de sang.
À partir du 1er juillet 2023, la période d’exclusion avant de pouvoir donner son sang passera, pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), de 12 mois après le dernier rapport sexuel à 4 mois.
« Plutôt que de devoir déplorer le statu quo, nous avons choisi de rallier une majorité à la stratégie du pas en avant. Et cette proposition est un pas en avant important qui permet de nous rapprocher de la suppression de cette discrimination tout en bénéficiant du soutien des acteurs de terrain, des praticiens, des donneurs et des scientifiques« , a estimé Hervé Rigot (PS), primo-signataire de la proposition de loi, qui peut désormais être inscrite à l’ordre du jour de la plénière.
Les débats ont notamment porté sur un premier avis de la Croix-Rouge flamande et sur celui de l’académie royale de médecine de Belgique faisant part de craintes quant à la qualité du sang ou encore le manque de moyens. Ce sont ces arguments qui ont amené la N-VA à s’abstenir, les nationalistes flamands affirmant vouloir appliquer le principe de précaution.
Pour Les Engagés (sans droit de vote en commission), Catherine Fonck a aussi porté attention à « la garantie de sécurité transfusionnelle pour le receveur. »
Assurer la sécurité transfusionnelle
Ces arguments n’ont pas convaincu Sohpie Rohonyi (DéFI), qui a déposé un amendement visant à supprimer purement et simplement la période d’abstinence. « Des pays responsables l’ont déjà fait« , a-t-elle rappelé, citant le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et l’Italie. « Et ils ont basé leur législation sur des études et des avis. » L’amendement des amarantes a été rejeté.
« Ce n’est pas qu’une question de discrimination, c’est aussi une question éthique et aussi une question de santé », a répondu Hervé Rigot, assurant partager les objectifs de suppression totale à terme du délai. « La prochaine étape arrivera le plus rapidement possible, je l’espère… »
Ecolo-Groen a d’ores et déjà déposé une nouvelle proposition de loi visant cette suppression totale à partir de 2024. « Mais à ce stade, il n’existe pas de consensus scientifique général pour avancer sur une levée complète de cette discrimination », a observé Laurence Hennuy, se disant « certaine qu’il y aura des avis scientifiques pour avancer dans un futur proche. »
Le MR, via Caroline Taquin, a déjà assuré de son soutien à une future proposition visant à supprimer la discrimination. Le PTB, par la voix de Thierry Warmoes, a de son côté approuvé le texte, qualifiant toutefois cette « petite avancée » de « symbolique ».
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