Don de sang des homosexuels: une nouvelle proposition de loi a été déposée
« Il n’y a pas de groupes ou de population à risque, il n’y a que des pratiques à risque qui peuvent concerner chaque citoyen, quelle que soit son orientation sexuelle », a déclaré le député PS Hervé Rigot, auteur de la nouvelle proposition.
Le député PS Christophe Lacroix a annoncé jeudi à la Chambre que les partis socialistes PS et Vooruit déposaient une nouvelle proposition de loi visant à autoriser le don de sang pour les hommes homosexuels et bisexuels (HSH).
« En effet, les techniques de détection des maladies transmissibles ont évolué et différentes instances européennes et internationales, dont la Cour de Justice de l’Union européenne, ont mis en avant le caractère non justifié de ces exclusions. En novembre dernier, le Conseil supérieur de la Santé lui-même a estimé qu’il était tout à fait possible de réduire cette période d’exclusion à quatre mois », a indiqué le député, justifiant ainsi le dépôt d’un nouveau texte. Deux propositions de loi, l’une déjà portée par le PS, l’autre par DéFI, avaient déjà été déposées en début de législature.
En Belgique, les hommes qui ont eu un contact sexuel avec un autre homme (HSH) sont aujourd’hui exclus du don de sang pendant douze mois après le dernier contact sexuel avec un autre homme. Les hétérosexuels déclarant avoir eu des comportements à risque, plusieurs partenaires sexuels par exemple, sont eux aussi écartés, mais pour une période de quatre mois.
Interrogé à ce sujet, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) a qualifié cette nouvelle proposition de loi d' »initiative importante ».
Le gouvernement est d’ores et déjà en train de travailler en ce sens, a complété la secrétaire d’État à l’Égalité des chances Sarah Schlitz dans un communiqué. L’exécutif souhaite ainsi réduire la période d’abstinence à son strict minimum. Deux analyses de faisabilité, lancées en 2021 par le cabinet Vandenbroucke, sont actuellement en cours de réalisation par le SPF Santé et l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), a-t-elle ajouté. « Se baser uniquement sur la pratique sexuelle homosexuelle, quelle qu’elle soit, des donneurs de sang est une mesure discriminatoire qui renvoie un signal très négatif de la communauté homosexuelle à la société. Nous devons nous concentrer uniquement sur les pratiques sexuelles à risque, sans partir du principe que c’est le cas pour chaque rapport homosexuel », a-t-elle conclu.