Distribution de la presse: Roularta soulagé par l’accord
Un accord pour l’aide à la distribution des journaux et périodiques a été trouvé par le gouvernement fédéral. Avec un changement notable: les tarifs varieront en fonction des régions. Si les éditeurs sont satisfaits, les marchands de journaux dénoncent un accord « crapuleux ».
Le gouvernement, réuni en kern, est parvenu mercredi à un accord sur le rééchelonnement de l’aide restante pour la distribution des journaux et des magazines. Cet accord a été annoncé lors d’une conférence de presse. Le gouvernement s’éloigne des « zones blanches » peu peuplées et suit les éditeurs dans une proposition qui fait varier les tarifs selon les régions.
Pour rappel, le gouvernement fédéral a décidé à la fin de l’année dernière d’annuler la concession de distribution de journaux et de magazines après que l’entreprise publique bpost a perdu l’appel d’offres face à ses concurrents PPP et Proximy.
Xavier Bouckaert: « C’est devenu un système beaucoup plus simple »
Le groupe de médias Roularta s’est réjoui que les magazines n’aient pas été exclus de l’accord. Son CEO, Xavier Bouckaert, avait précédemment critiqué les « conditions ambitieuses » envisagées pour l’octroi de ce soutien financier. Le gouvernement a finalement décidé d’accorder 10 centimes par magazine distribué ces trois prochaines années, ce qui ravit l’éditeur. « C’est devenu un système beaucoup plus simple », a salué M. Bouckaert, qui ne pense pas que les changements mèneront à une augmentation des prix des abonnements. Roularta négocie actuellement avec deux opérateurs pour la distribution de ses magazines, les négociations devraient être achevées d’ici la mi-avril.
Les marchands de journaux s’estiment floués
Les marchands de journaux se sentent « oubliés » de l’accord intervenu au sein du gouvernement fédéral sur la distribution de la presse, réagit mercredi la fédération professionnelle Perstablo. Dans un communiqué, elle dénonce un « marché crapuleux conclu entre les éditeurs, le politique et bpost« .
Aux yeux de la fédération Perstablo, il n’a pas été tenu compte de l’impact économique de ce soutien sur les librairies-presse, dont deux établissements ferment leurs portes chaque jour en moyenne. Elle fustige un marché « crapuleux » et accuse le gouvernement de faire primer l’emploi au sein de bpost à celui des indépendants.
Les détails de l’accord
Mercredi matin, les éditeurs flamands et francophones ont mis sur la table une nouvelle proposition commune, qui respecte les accords budgétaires et a donc rapidement reçu le feu vert du kern, selon des initiés.
Concrètement, la division entre les zones « blanches » et les autres zones disparaît. En échange, les éditeurs des régions comptant en moyenne moins de 250 habitants par kilomètre carré recevront, au cours des trois prochaines années, un soutien légèrement plus important pour la distribution des journaux et de magazines que les éditeurs des régions comptant entre 250 et 5 000 habitants par kilomètre carré.
Dans les faits, il s’agit d’une division entre la Wallonie d’une part, et la Flandre et Bruxelles d’autre part.
En 2024 et 2025, un tarif de 17 cents par journal est prévu en Flandre et à Bruxelles, en Wallonie il sera de 49 cents, apprend-on de bonne source. En 2026, ces montants baisseront respectivement à 15 et 43 cents. Pour la distribution des magazines, le tarif sera le même partout pendant trois ans : 10 cents.
Distribution des journaux et des magazines: pourquoi le dossier bloquait
Au lieu d’une nouvelle concession de 125 millions d’euros, bpost a reçu 75 millions d’euros supplémentaires pour organiser la distribution de journaux et de magazines jusqu’à la fin du mois de juin. Jusqu’en 2026, un autre crédit d’impôt de 50 millions d’euros par an a été accordé pour la distribution de journaux et de magazines dans les zones très peu peuplées, appelées « zones blanches ».
Mais suite au mécontentement des éditeurs, le kern a dû réexaminer le dossier. Plusieurs propositions ont été passées en revue, y compris un plan visant à supprimer le soutien aux magazines commerciaux au profit des journaux. En effet, les partis libéraux du gouvernement ne voulaient pas s’écarter du budget prédéterminé, tandis que le PS et Ecolo auraient plaidé en faveur d’un soutien plus important.