DierAnimal, nouveau venu sur l’échiquier politique belge
Un nouveau parti unifié et bilingue arrive dans l’arène politique belge. Baptisé DierAnimal, ce nouvel acteur est antispéciste et souhaite mettre la question des droits des animaux au centre de l’attention, ont annoncé ses six fondateurs lundi à Bruxelles.
« Les animaux font partie intégrante de la société, la politisation de la question animale est donc plus qu’une nécessité, c’est une évolution des moeurs », estime la présidente Constance Adonis. DierAnimal s’inscrit dans un mouvement mondial en pleine expansion puisqu’il existe déjà 19 partis animalistes à travers le Monde. Aux Pays-Bas et au Portugal, des partis homologues disposent de sièges parlementaires.
Issus de mouvements militants pour la protection des animaux, les fondateurs se positionnent dans la continuité du travail effectué par les associations qui « se battent depuis 25 ans », mais qui voyaient leurs revendications « se heurter à l’indifférence des décideurs politiques ». La Belgique compte aujourd’hui deux ministres et un secrétaire d’Etat qui ont à leur charge le bien-être animal. Si les fondateurs reconnaissent des avancées dans le domaine depuis la 6ème réforme de l’État, ils regrettent que les ministres détenant ces portefeuilles proviennent « de partis qui, dans leur histoire, ne s’en sont jamais souciés ».
« Aujourd’hui, la société ne peut plus s’exonérer du sort réservé aux animaux », estime la Présidente. « L’opinion publique est de plus en plus préoccupée par ce sujet ». C’est pourquoi DierAnimal veut donner une visibilité politique à la question animale, en faire « un véritable enjeu politique » qui soit au centre des décisions.
Le nouveau parti se targue d’être le premier antispéciste et non-anthropocentré en Belgique. Ses prérogatives « vont de pair avec l’écologie, la défense de la faune et la flore dans leur globalité, (la lutte contre) toutes les inégalités sociales et toutes les discriminations ».
Le programme présenté est largement inspiré de celui des partis animalistes à l’étranger. Il comporte des chapitres qui dépassent le strict intérêt direct des animaux. « On veut montrer le lien entre certains mécanismes de l’exploitation animale et des mécanismes d’exploitation dont l’être humain est la victime » explique Peter Verhaegen, vice-président de DierAnimal. « Bien que l’intérêt animal reste évidemment l’élément clef ».
Le parti compte actuellement une soixantaine de membres. Il se présentera pour la première fois aux élections régionales de 2019, avec « des listes de candidats réellement engagés ».
« Le seuil [de représentation] de 5%, c’est costaud », concède Peter Verhaegen. « Mais si, à la suite de nos apparitions et de nos activités, l’intérêt des animaux intègre les programmes des autres partis, et bien c’est tant mieux », conclut le vice-président.
Pour Elze Boshart, cofondatrice du Parti pour les Animaux (PvdD), homologue néerlandais de DierAnimal, les partis animalistes se distinguent des autres formations politiques car « ils sont les seuls » à ne pas être monothématiques, soit ne pas se contenter des questions relatives à « l’homme et son argent ». « Les partis pour les animaux sont les seuls à s’intéresser », au même niveau, « à de multiples aspects: les animaux, les hommes, les droits humains. Les seuls à montrer les liens entre changement climatique et atteinte à la santé, diminution de la biodiversité et état de la terre, etc. » La femme politique néerlandaise estime que la Belgique a « un potentiel d’électeurs énorme » pour le nouveau parti animaliste, affirmant que 86% des Belges souhaitent voir les droits des animaux inscrits dans la Constitution.
Oriane Renette