Deux collabos à l’honneur au parlement flamand
Par Marc Reynebeau, De Standaard, le 13 janvier 2021.
Revue de presse flamande.
Voyez-vous ça: August Borms et Staf De Clercq. Deux sympathisants nazis et collaborateurs notoires avec l’occupant allemand – Borms durant les deux guerres mondiales. Pas des perles de notre peuple, ces gens-là? La Flandre officielle pense autrement. Tous deux décrochent une place parmi les quatorze « figures » que compte la galerie d’honneur de ceux qui « ont forgé l’émancipation de la langue et du peuple en Flandre ». C’est ce qui se trouve dans le numéro spécial du mensuel Newsweek, consacré aux cinquante ans du parlement flamand, brochure promotionnelle pour laquelle cette assemblée a dépensé 90.000 euros.
Il est pourtant certain que si Borms et De Clercq avaient obtenu gain de cause, jamais il n’aurait été question d’un parlement flamand ou de démocratie en général. Quelque peu masochiste, ce parlement? Il semble que oui […]
Dans ce numéro spécial, Newsweek suggère que la croissance de ce parlement se situe dans le prolongement direct de quelque deux siècles de flamingantisme et de nationalisme flamand. Le périodique poursuit la téléologie en donnant à ce développement une finalité très unilatérale, émaillée de vagues termes à la mode: « La marche et la formation de l’indépendance flamande, de l’identité et de la langue ». Vraiment? L’ironie, c’est que le nationalisme flamand n’a joué aucun rôle positif sur le plan institutionnel dans cette histoire en devenir. Avant la Seconde Guerre mondiale, il choisit une trajectoire autoritaire hors de la démocratie, ensuite il a toujours voté contre chaque réforme de l’Etat qui a donné à la Flandre autonomie et compétences sans cesse élargies […].
Le titre est de la rédaction.
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