Des soignants dénoncent les sanctions qui pèsent sur le personnel non vacciné
Plusieurs dizaines de soignants se sont rassemblés jeudi matin face à l’entrée principale du CHR de la Citadelle à Liège. Ils entendaient dénoncer le manque de personnel persistant au niveau des soins de santé ainsi que le risque de voir cette situation s’aggraver davantage en raison des sanctions envisagées à l’égard du personnel non vacciné.
A l’appel de la CSC Services publics, des actions de protestation sont menées ce jeudi face à plusieurs structures de soins en province de Liège. Jeudi matin, plusieurs dizaines de travailleurs du CHR de la Citadelle se sont ainsi réunis face à l’entrée principale de l’hôpital. Ils ont affiché des messages de mécontentement et distribué des tracts aux patients et visiteurs. La CGSP s’est jointe à l’action.
« Déjà actuellement le personnel est en sous-effectif alors on ne peut pas se permettre de perdre des travailleurs. On nous dit qu’il faut mettre les patients en sécurité, nous sommes d’accord, mais ils ne le seront pas si des personnes démissionnent. Certains le font déjà et il nous revient que d’autres en ont l’intention dans différents hôpitaux », précise Lina Cloostermans, coordinatrice soins de santé CSC Services publics.
Pour le syndicat chrétien, il ne s’agit pas de manifester son opposition à la vaccination mais bien aux sanctions qui pèsent sur les soignants qui ne souhaitent pas se faire vacciner.
« Je peux vous donner l’exemple d’un service où trois personnes ne sont pas vaccinées et elles disent qu’elles ne le feront pas. Ce service ne pourra, dès lors, pas fonctionner correctement », relève-t-elle.
Et d’insister sur la « mauvaise foi », à ses yeux, des décideurs politiques face à l’obligation vaccinale et les sanctions qui pourraient découler en cas de refus. « Les soignants sont tenus de respecter des procédures strictes au contact des patients. Aussi, que l’on soit vacciné ou pas, si ces procédures sont bien respectées, il n’y a pas de problème de transmission. Si on considère que c’est le cas, c’est qu’il y a un souci au niveau des procédures ou du matériel de protection », souligne Lina Cloostermans. « Je rappelle qu’au début de la crise, alors qu’il n’y avait pas de vaccin, les soignants ont dû faire face à un manque de matériel de protection et quand il y en a eu, ils ont été rationnés. A ce moment-là, le risque de contagion était bien plus élevé ».
Après le Luxembourg lundi, le Brabant wallon mardi, Bruxelles mercredi et Liège jeudi, des actions similaires sont prévues ce vendredi dans la province de Hainaut.
La représentante syndicale ajoute qu’une consultation aura lieu le 30 novembre au sein des comités francophones afin de connaître l’avis des travailleurs sur une éventuelle participation des structures de soins du secteur public à la journée d’action annoncée le 7 décembre.