Des combattants de l’EI envoyés en Belgique selon l’Ocam
Des informations ont été reçues selon lesquelles des nouveaux combattants de l’Etat islamique ont été envoyés vers l’Europe et la Belgique, a indiqué mardi l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace), lors d’une conférence de presse. Le niveau de la menace terroriste en Belgique reste à 3 (sur une échelle de 4), a affirmé le patron de l’Ocam Paul Van Tigchelt.
Le niveau 3 de la menace terroriste signifie que le risque d’une attaque terroriste reste « possible » et « vraisemblable », quatre semaines après les attentats qui ont touché Bruxelles et Zaventem.
« L’enquête s’est déroulée de manière intense et a connu de sérieuses progressions », a souligné Paul Van Tigchelt. « Mais le danger n’est pas écarté. »
L’Ocam a reçu des « signaux » montrant que des combattants (Foreign Terrorist Fighters) ont été envoyés par l’Etat islamique vers l’Europe, mais aussi la Belgique, ou qu’ils souhaitent revenir. Le patron de l’Ocam n’a pas fait davantage de commentaires les concernant. Au sujet du petit frère d’Abelhamid Abaaoud, Younes Abaaoud, dont le nom circule dans la presse, il a confirmé qu’il était « avéré que le jeune était parti ou avait été enlevé vers la Syrie », mais n’a pas donné plus d’informations sur sa position actuelle, « pour ne pas compromettre l’enquête en cours ».
Alain Lefèvre, directeur général du centre de crise, est, lui, revenu sur les mesures de sécurité actuellement mises en place. « Après une analyse le 15 avril dernier, des mesures de sécurité renforcées ont été appliquées. « Ces dernières visent les sites stratégiques, comme Brussels Airport et les aéroports régionaux, les onze grandes gares du pays, les transports en commun (le métro bruxellois en particulier) ainsi que les sites nucléaires et radiologiques. Outre ces lieux, sont aussi concernées les « soft targets », endroits à forte concentration de personnes, soit par exemple les centres commerciaux ou les cinémas.
Concernant les appels qui ont été reçus au centre de crise le jour des attentats, M. Lefèvre indique que les éléments « concernant la chronologie des faits sont gardés pour la commission d’enquête ». « Quand le centre de crise reçoit une information, il faut la collecter, la vérifier, l’analyser, l’évaluer et, ensuite, décider de manière collégiale quelles sont les mesures à prendre au cas par cas. Il n’y a pas d’automatismes. » Après l’attentat dans le métro à Maelbeek, « beaucoup d’informations contradictoires ont par exemple été reçues », notamment concernant le lieu exact de l’attaque, a-t-il conclu. Le centre de crise a par ailleurs mis en ligne un portail pour informer la population, les victimes et leurs proches à la suite des attentats. L’adresse est http://centredecrise.be/fr/attentats-2203. Cette plateforme web comprend des informations sur l’aide et le soutien mis en place ainsi que sur l’assistance juridique et les aides financières existantes pour les victimes et leurs proches.
Le centre de crise avait déjà mis en place un portail internet en novembre 2014, dans le cadre plus large d’une politique de prévention des risques (http://www.info-risques.be), rappelle Alain Lefèvre.
Pour le métro, dont la reprise progressive a eu lieu ces derniers temps, le but « est de revenir le plus rapidement possible à une situation normale », a-t-il encore relevé. Le métro est un lieu « qui n’est pas facile à sécuriser. Lorsque nous pouvons garantir le haut niveau de sécurité nécessaire dans ce cas-ci, des discussions ont lieu avec la Stib et les autorités régionales. L’objectif est de reprendre une vie normale, tout en offrant la sécurité aux citoyens. »
Peter De Waele, porte-parole de la police fédérale, est également intervenu lors de la conférence de presse, invitant la population à « ne pas hésiter à signaler des situations suspectes ». Ces trois dernières semaines, la police a enquêté sur pas moins de 50 alertes au colis suspect, dont la plupart ont été signalées par des citoyens. « C’est bien que les gens remarquent de telles choses. Il ne faut pas hésiter à nous appeler, même s’il s’avère ensuite que c’est une fausse alerte (…) », a-t-il ajouté. En revanche, « Les responsables de fausses alertes à la bombe ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont aussi exposés à un risque d’amende ou de peine de prison. La police a, surtout en ce moment, d’autres choses à faire que de perdre son temps », a-t-il conclu.