Dernière interview politique d’Herman Van Rompuy: « Qu’ils essaient l’arc-en-ciel »
L’ancien Premier ministre et ex-président du Conseil européen Herman Van Rompuy (CD&V) a lancé vendredi soir, à l’occasion de sa dernière interview politique, un message inattendu dans le cadre de la recherche d’un gouvernement fédéral.
Une coalition arc-en-ciel associant socialistes, libéraux et écologistes – sans le CD&V donc – aurait une majorité d’un siège à la Chambre, ce qui s’est déjà vu dans l’histoire de la Belgique, a fait observer M. Van Rompuy dans l’émission « De afspraak op vrijdag » sur Canvas (VRT).
Il a ainsi rappelé que le gouvernement flamand Van Den Brande IV associant chrétiens-démocrates et socialistes n’avait qu’un siège de majorité et qu’il a tenu de 1995 à 1999. « Certains ont une grande sensibilité pour le climat, d’autres pour le budget, d’autre pour le social. Qu’ils essaient ! Il y a une majorité de trois familles politiques au parlement pour cela. Il y a moyen de démarrer demain des négociations avec la ‘violette-verte’ (le nom de cette coalition arc-en-ciel en Flandre, NDLR). A la fin, ce sera au CD&V de décider ce qu’il fait ou ne fait pas », a commenté le septuagénaire.
Il semble ainsi aller à l’encontre de ce qu’avait dit le président de son parti, Joachim Coens. Ce dernier, au début de la mission d’information royale qu’il mène actuellement avec le président du MR Georges-Louis Bouchez, avait écarté cette piste de l’arc-en-ciel au motif qu’elle serait trop fragile en nombre de députés. Le CD&V, en outre, milite depuis des semaines pour un gouvernement majoritaire côté flamand associant la N-VA, ce qui ne serait pas le cas avec une coalition arc-en-ciel. Herman Van Rompuy ne s’est pas non plus montré convaincu à l’idée de confier une mission royale au président de la N-VA Bart De Wever, comme plusieurs voix de son parti l’ont plaidé récemment.
Cette interview a été présentée comme le dernier entretien politique de M. Van Rompuy. Peu auparavant, son ancien porte-parole Dirk De Backer avait confirmé à Belga cette volonté de « tourner la page ». « Il considère qu’il ne doit plus intervenir sur la politique belge et, par extension, européenne. Il ne ressent plus le besoin de commenter ce qui arrive ou ce qui pourrait arriver ». Herman Van Rompuy fut ministre du Budget, président de la Chambre et Premier ministre avant de devenir, en 2009, le premier président permanent du Conseil européen, fonction qu’il occupera jusqu’en 2014.