Ludivine Dedonder, ministre de la Défense © Belga

Scandales à l’armée: une autre enquête en cours sur des faits liés à la drogue, à des munitions et à des pièces d’armes

Alors qu’un peloton du 4e bataillon de génie d’Amay a été dissout jeudi, le bataillon fait l’objet d’une autre enquête, pour des faits liés à la drogue et des munitions et pièces d’armes.

Une enquête est en cours pour des faits liés à la drogue, à des munitions et à des pièces d’armes au 4e bataillon de génie d’Amay, près de Huy. Elle s’ajoute à celle ouverte sur des comportements inhumains et dégradants dont se seraient rendus responsables des militaires de cette unité. Tant le parquet fédéral que celui de Liège démentent cependant qu’une enquête soit en cours pour un trafic d’armes, comme le rapportent certains médias.

La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), et le « patron » de l’armée, l’amiral Michel Hofman, ont annoncé jeudi qu’un certain nombre de militaires de ce bataillon de génie, une unité francophone casernée à Amay, et comptant quelque 600 hommes et femmes, avaient été suspendus préventivement de leurs fonctions en raison de « faits graves », à caractère « structurel ». Un peloton de ce bataillon (une sous-unité d’une trentaine de personnes) a été dissous, une décision « grave » et « probablement unique » dans l’histoire récente de la Défense.

L’amiral Hofman a parlé de « faits et comportements dégradants et humiliants, portant dans certains cas « atteinte à l’intégrité physique » des personnes. Il s’agirait de « quelques dizaines » de militaires, « pas seulement des jeunes recrues, mais aussi des militaires expérimentés », à la fois officiers, sous-officiers et volontaires

Mais selon le journal Het Laatste Nieuws et la chaîne de télévision privée flamande VTM, certains membres du bataillon font également l’objet d’une enquête pour trafic d’armes et délits liés à la drogue. Il s’agirait d’un trafic d’armes avec des membres de la mafia albanaise et tchétchène. L’usage de drogues douces et dures au sein du bataillon ainsi que le trafic de drogue avec les gangs albanais et tchétchènes feraient également l’objet d’une enquête. Het Laatste Nieuws parle d’une enquête distincte au sein du parquet fédéral.

Une bonne source a confirmé qu’une enquête pour des faits liés à la drogue, à des munitions et à des pièces d’armes était également en cours. Mais le parquet fédéral a catégoriquement démenti vendredi avoir mené une enquête sur un trafic d’armes. Son porte-parole, Erik Van Duyse, a précisé que c’est le parquet de Liège qui est responsable du dossier. Selon lui, le parquet fédéral a ouvert une enquête parce qu’il y a eu des « actes de violence potentiels » lors d’une « mission militaire officielle à l’étranger », mais cela ne représenterait qu’une petite partie du dossier. Le parquet de Liège a pour sa part une nouvelle fois démenti vendredi mener une enquête pour trafic d’armes.

Une enquête préliminaire est en cours sur des faits au 4e bataillon du génie d’Amay liés à des armes et munitions, des coups et blessures et des traitements inhumains, a-t-il précisé dans un communiqué. Le parquet a de nouveau assuré qu’il ne menait pas d’autre enquête.

Le ministère de la Défense a refusé de faire vendredi le moindre commentaire, dans l’intérêt de l’enquête.

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