L’armée belge se retire de la Mission de l’Onu au Mali
L’armée belge se retire progressivement du Mali, sous l’influence de la junte au pouvoir depuis 2020, tout comme d’autres forces étrangères. Selon des informations de source militaire, les derniers soldats belges affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) regagneront la Belgique à la fin du mois.
Les colonels arrivés au pouvoir à Bamako par la force en 2020 ont réclamé en juin dernier, après des mois de dégradation des relations, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au djihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle. Ils l’ont obtenu en juin dernier du Conseil de sécurité de l’ONU. Le retrait de cette force onusienne de maintien de la paix – commandée durant dix-huit mois, d’avril 2017 à octobre 2018, par le général belge Jean-Paul Deconinck – devrait être terminé pour le 31 décembre au plus tard.
« Nos militaires engagés au sein de la Minusma quitteront le Mali vers le 23 octobre en fonction des vols disponibles », a indiqué vendredi le ministère de la Défense à l’agence Belga.
Selon le site spécialisé À l’Avant-Garde, ils étaient encore trois: deux se trouvaient au sein du quartier général de la force à Bamako et le troisième au sein de la Task Force allemande à Gao (nord-est).
L’armée belge avait fait voici quelques années du Mali l’un de ses principaux théâtres d’opération, en affectant jusqu’à 170 personnes à la Minusma: une douzaine au sein du quartier général, 55 pour un détachement mettant en œuvre un avion de transport tactique C-130 Hercules et assurant la protection du cantonnement installé sur l’aéroport de Bamako, 48 pour opérer de début mars à fin juin 2018 deux hélicoptères de transport NH90 Caïman à Gao au sein d’un contingent allemand et quelques spécialistes du renseignement intégrés au sein d’une compagnie ISR (Intelligence, Surveillance et Reconnaissance) allemande elle aussi. La force onusienne comptait à ce moment quelque 12.000 Casques bleus.
La Belgique participe aussi à la mission d’entraînement de l’Union européenne (EUTM) chargée de la formation des Forces armées maliennes (FAMa) à Bamako et à Koulikouro, une ville située à une soixantaine de kilomètres de la capitale. L’EUTM a été dirigée durant près de deux ans par des généraux belges et l’armée belge y a engagé à son apogée quelque 170 hommes – sur un effectif total de quelque 580 personnes d’une vingtaine de nationalités.
Mais là aussi la décrue est en cours depuis des années et l’UE réfléchit au futur de sa mission EUTM à la lumière de la situation politique qui prévaut au Mali et à la suite du retrait de la Minusma. La participation belge à cette mission s’est réduite à quatre militaires déployés, l’un d’entre eux devant rentrer en Belgique la semaine prochaine.
Selon la Défense, une décision finale sur le sort de l’EUTM devrait tomber à la fin du mois d’octobre. La Belgique a cependant confirmé le maintien de deux fonctions au sein du QG de la mission « qui continueront après janvier 2024 ».