En toute discrétion, l’armée belge perçoit ses premiers véhicules blindés à roues CLV Falcon
L’armée belge a commencé à prendre livraison, en toute discrétion, de ses nouveaux véhicules blindés à roues de commandement et de liaison (des « Command and Liaison Vehicles », CLV) de construction américaine, dont 322 exemplaires doivent équiper les unités de combat de la composante Terre et de la composante médicale.
Les tout premiers CLV – baptisés Falcon par la Défense – ont été livrés voici deux semaines au bataillon de Chasseurs à Cheval – ou Istar (pour « Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Reconnaissance ») -, casernée à Heverlee, près de Louvain, a indiqué cette unité sur les réseaux sociaux.
« Les premiers Falcon de l’entreprise américaine Oshkosh Defense arrivent », a confirmé la Direction générale des Ressources matérielles (DG-MR) sur X (anciennement Twitter). Ce véhicule remplacera les actuels LMV (« Light Multirole Vehicle ») ou Lynx fabriqués par le groupe italien Iveco et mal aimés par les militaires, en raison de nombreux défauts apparus au fil des ans, dont des fissures constatées sur le châssis de certains engins.
La Belgique a déjà cédé 80 LMV à l’Ukraine – sur les 437 en service depuis 2007 – et le solde de la dotation devrait prendre la même destinations après la livraison de tous les CLV. Au total, la Défense a acheté, en septembre 2020, 322 de ces véhicules aux airs de très grosse jeep agressive, pour un montant de 134,7 millions d’euros – auquel s’ajoute un contrat de soutien initial de 15,4 millions d’euros pour assurer « l’assistance technique » et le soutien logistique aux nouveaux CLV au cours des quatre premières années suivant leur entrée en service.
En Belgique, ces engins sont baptisés Falcon, alors que l’armée américaine les qualifie de JLTV (« Joint Light Tactical Vehicles »).
Ils seront adaptés aux besoins belges (avec, par exemple, le montage de radios d’origine française pour communiquer avec les futurs blindés du programme franco-belge CaMo, pour Capacité motorisée) et à la législation européenne (les phares seront ainsi modifiés et le moteur sera « reprogrammé » pour répondre aux normes d’émissions).
Oshkosh a en outre été chargé d’intégrer une protection active, appelée « Remote Control Weapon System » (RCWS), le FN DeFNder Light 7.62 de la société belge FN Herstal, sur 135 de ces véhicules. Le Falcon est toutefois à 90% identique au JLTV de base, selon un responsable militaire. Il peut emporter une charge utile de deux à trois tonnes, tout en disposant d‘une bonne « mobilité tactique » et en offrant un haut degré de protection à ses occupants.
Équipé des derniers raffinements technologiques (un « Battle Managment System », des communications radio et par satellite, des tablettes de bord affichant de nombreuses informations, …), le Falcon dispose encore d’un « potentiel de croissance », avec la possibilité d’installer des « brouilleurs » (en anglais de « jammers ») destinés à protéger les militaires déployés en opérations contre les redoutables engins explosifs improvisés (« Improvised Explosive Device », IED), employés par les groupes insurgés, comme les djihadistes au Sahel.
Ces 322 CLV doivent principalement équiper les unités de combat de la composante Terre – dont 26 exemplaires iront au Special Operations Regiment (SOR) et notamment au groupe des Forces spéciales (SFG). Mais la composante médicale en percevra également vingt. Le JLTV d’Oshkosh est déjà utilisé par les armées de plusieurs pays de l’Otan (Etats-Unis, Lituanie, Slovénie, Macédoine du Nord et Monténégro).