Drones SkyGuardian: le député Pillen (Open Vld) souhaite une étude sur leur armement
Le député fédéral Jasper Pillen (Open Vld) a introduit à la Chambre une proposition de résolution invitant le gouvernement à faire réaliser une étude sur l’armement de futurs drones MQ-9B SkyGuardian de l’armée belge, une éventualité qui divise la coalition Vivaldi en dépit d’un avis favorable de l’état-major de la Défense.
Ce texte « demande au gouvernement fédéral: de charger l’État-major de la Défense de réaliser sans délai une étude des avantages et des inconvénients de l’armement des quatre drones SkyGuardian achetés par la Défense belge, en mettant l’accent sur les volets éthique, technique, industriel, financier, juridique et militaro-tactique de l’option d’armement« . Selon M. Pillen, cette étude devrait ensuite être transmise « dans un délai raisonnable » à la commission de la défense nationale de la Chambre des représentants en vue d’une discussion.
La Belgique a acheté en octobre 2018 deux systèmes – soit quatre drones, que les militaires appellent des « Remotely Piloted Aircraft Systems » (RPAS, systèmes d’avion piloté à distance) – alors que la Défense envisage d’acquérir un troisième système. Les premières livraisons sont attendues début 2024 à Florennes, pour équiper la 2ème escadrille, une unité prochainement réactivée afin de mettre en oeuvre ces gros appareils.
Ces RPAS sont susceptibles d’être armés – certains pays équipés de drones ont déjà franchi ce pas – mais quatre des sept partis de la coalition Vivaldi (les écologistes et les socialistes) s’y opposent, souvent par crainte de recourir à des « robots tueurs« .
Armer les drones présente des avantages
Un avis de l’état-major de la Défense, rendu en octobre dernier à la demande de trois députés d’opposition, Peter Buysrogge, qui préside la commission de la défense, Théo Francken et Darya Safai (tous trois N-VA), souligne toutefois qu’armer les futurs MQ-9B belges ne présente aucune objection légale et éthique car des hommes restent impliqués dans la prise de décision et le respect des règles d’engagement définies par le gouvernement pour l’usage de l’armement de bord.
Selon l’état-major de la Défense, le fait d’armer ces engins – une décision déjà prise par plusieurs pays utilisant des drones de même catégorie (États-Unis, Allemagne France, Italie, Espagne, Pays-Bas…) – présente plusieurs avantages, comme la durée de la présence sur zone « incomparable » (avec celle d’un avion de combat) et la composition de l’équipage au sol (trois personnes, au lieu d’un seul pilote dans un avion).
Aucun moyen budgétaire n’est cependant prévu pour armer les MQ-9B, de gros drones capables de réaliser des missions ISR (« Intelligence, Surveillance and Reconnaissance ») en volant durant 40 heures à 40.000 pieds (plus de 13 km d’altitude).
Le projet de résolution de M. Pillen, déposé mercredi, souligne que les drones achetés par la Belgique sont « des systèmes contrôlés à distance par des opérateurs humains durant l’intégralité du processus de sélection et d’engagement d’une cible militaire, en particulier lorsque le système est armé ».