confédéralisme
Theo Francken veut opposer deux blocs: les confédéralistes, comme lui, et les «belgicains», comme Alexander De Croo. © belga image

Augmenter le budget Défense? Toujours aucun consensus

Le Vif

Les membres de la commission de la Défense de la Chambre ont convenu mercredi de se prononcer sur les résolutions concernant la trajectoire budgétaire de la Défense avant le sommet de l’Otan prévu fin juin à Madrid, soit un vote en plénière au plus tard le jeudi 23 juin.

Avant cette date, les députés de la majorité ont convenu de demander des avis écrits au représentant de l’Otan en Belgique et au Comité politique et de sécurité (COPS) de l’Union européenne. Le débat politique en commission devrait avoir lieu dans une quinzaine de jours. Le PTB a demandé sans succès de pouvoir obtenir également l’avis du mouvement de la paix.

   Deux résolutions, l’une déposée par Theo Francken (N-VA), l’autre par Denis Ducarme (MR), demandant au gouvernement de respecter la demande de l’Otan de consacrer 2% de son PIB à la Défense étaient à l’ordre du jour de la commission Défense de ce mercredi. Les deux textes mentionnent un objectif à l’horizon 2030.

   « Nous sommes un mauvais élève depuis des décennies, nous sommes parmi les plus faibles et nous le resterons si nous ne faisons rien », a commenté Theo Francken. Le député nationaliste flamand a appelé à ce que le Premier ministre Alexander De Croo ne soit pas envoyé au sommet de Madrid « avec le pantalon baissé ». Selon lui, seuls cinq pays membres de l’Otan ne se sont pas encore engagés dans cette trajectoire budgétaire visant à atteindre les 2% du PIB d’ici 2030 : le Canada, le Portugal, le Luxembourg, l’Espagne et la Belgique. Face à la réticence écologiste constatée au sein de la Vivaldi, il s’est dit prêt à servir de majorité alternative.

   La question d’augmenter encore les budgets consacrés à la Défense ne fait en effet pas l’objet d’un consensus au sein du gouvernement De Croo. Le Premier ministre s’est toutefois dit favorable à atteindre ces 2% d’ici 2035.

   Dans la majorité, le MR a décidé d’appuyer cette démarche. Denis Ducarme a toutefois indiqué que sa résolution, co-signée par Kattrin Jadin avait pour objectif « d’ouvrir le débat, sans imposer nos solutions. » Mais « nous devons entendre les appels à la solidarité qui nous sont lancés au départ de nos alliés de l’Otan. »

   En 2014, le Premier ministre de l’époque, Elio Di Rupo, avait soutenu l’engagement des États membres de l’Otan de consacrer au moins 2 % de leur PIB à la défense d’ici 2024. Les États-Unis exhortent notamment les Européens à apporter une contribution plus importante depuis un certain temps déjà.

   La Belgique traîne derrière le peloton depuis des années. Le gouvernement Vivaldi a décidé d’augmenter le budget de la Défense à 1,24 % en 2024 et à 1,54 % en 2030. L’accord de coalition prévoit que la Belgique s’aligne sur la moyenne des pays non nucléaires de l’Otan. Mais nombre de ces pays ont décidé d’augmenter leurs budgets à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, portant cette moyenne à environ 2 % d’ici 2030.

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