Armée belge: les forces spéciales recruteront des civils l’an prochain, mais la formation reste longue
Le groupe des Forces spéciales (SFG), une petite unité d’élite et généralement discrète de l’armée belge, entamera l’an prochain le recrutement en direct de civils, rompant avec une vieille tradition qui voulait que les aspirants à rejoindre ses rangs suivent d’abord l’exigeante formation de para-commando, a-t-on appris lundi.
Cette nouvelle formule de recrutement, baptisée « Fast Track » (voie rapide), doit permettre aux nouvelles recrues de devenir plus rapidement opérateur du SFG (« Special Forces Group« ) sans passer par la carrière militaire classique, a expliqué le commandant de l’unité, le lieutenant-colonel Christophe Comhair.
Jusqu’à présent, les militaires d’active devaient attendre plusieurs années – trois ans pour les soldats, cinq pour les sous-officiers et sept pour les officiers – avant de se porter candidats pour rejoindre le SFG, « la crème de la crème » des forces armées belges. Les civils, qui voulaient intégrer le SFG devaient d’abord devenir militaires, si possible dans une unité para-commando. C
e recrutement de civils doit débuter en janvier 2024, par une phase de sélection et de recrutement qui se terminera pour les candidats ayant réussi la – néanmoins rude – sélection, en mai 2026, après avoir connu les tests d’admission, la phase d’initiation militaire (PIM) de dix semaines, un « entraînement professionnel » de seize semaines, la période des brevets commando et parachutiste (quatre et deux semaines respectivement), un cours SOF (Special Operations Forces) de base de huit semaines, une sélection de qualification d’une semaine en novembre 2025 puis enfin un cours final de qualification de cinq mois.
Les candidats opérateurs d’origine civile qui auront réussi toutes ces épreuves pourront être brevetés en mai 2026 et rejoindre ensuite une équipe opérationnelle du SGF, une unité basée à Heverlee (Louvain), qui aime entretenir le culte du secret en dépit de faits d’armes réels et parfois méconnus – en Côte d’Ivoire lors de la crise post-électorale de 2010-2011, au Liban, en Irak (en 2016-2017) et plus récemment, en août 2021 en Afghanista, lors de l’opération NEO (« non-combatant evacuation operation ») Red Kite – littéralement cerf-volant rouge en référence à ce jeu interdit sous un précédent règne des talibans – qui a permis d’évacuer plus de 1.400 personnes de Kaboul après le changement de régime en Afghanistan.
Selon certaines indiscrétions, le SFG compte officieusement quelque 130 personnes, dont un certain nombre – confidentiel – de membres pleinement opérationnels, pour la plupart issus des unités para-commandos, ainsi que désormais quelques femmes au sein d’une « capacité de développement profond » (ou « Deep Development Capability », DDC).