Décrochages d’onduleur: voici les premières zones où Ores interviendra en 2024 et au-delà
A ce stade, le gestionnaire de réseau de distribution compte intervenir dans 1.800 zones souvent concernées par des décrochages d’onduleur. La carte des travaux s’enrichira chaque mois.
En mai dernier, Ores publiait une carte interactive identifiant les rues ou quartiers les plus fréquemment confrontés aux décrochages d’onduleur d’installations photovoltaïques. Ceux-ci surviennent lorsque le réseau basse tension d’un même circuit (il en existe 70.000 sur les 200 communes wallonnes desservies par Ores) connaît une surtension, due à la grande quantité d’électricité que les unités photovoltaïques environnantes peuvent injecter en même temps. A présent, le plus grand gestionnaire de réseau de distribution wallon (GRD) ajoute deux filtres à sa cartographie, permettant de localiser les zones où une intervention est prévue en 2024, puis en 2025-2026. L’utilisateur peut encoder son adresse ou activer la localisation sur son navigateur, et filtrer les couches d’informations (fréquence des décrochages et travaux planifiés) qu’il souhaite visualiser.
Le chantier global de modernisation est titanesque puisqu’à l’heure actuelle, des surtensions surviennent dans 10.000 des 70.000 circuits existants. D’ici à 2028, Ores prévoit notamment d’installer 5.000 kilomètres de câbles basse tension et d’équiper 1,35 million de ménages de compteurs communicants. Ces derniers sont non seulement utiles pour les prosumers dont le compteur ne tourne plus à l’envers (ceux qui ont fait certifier leur installation photovoltaïque après fin 2023), puisqu’ils doivent faire correspondre au maximum leur production et leur consommation, mais aussi pour Ores. L’accumulation de tels compteurs permet au GRD d’avoir une meilleure vue sur divers problèmes rencontrés sur le réseau, dont les fameux décrochages. Ainsi, les zones où il dispose de trop peu d’informations figurent en grisé sur la carte.
Décrochages d’onduleur: 1.250 améliorations en 2024, puis 550 après
A ce stade, Ores prévoit d’intervenir dans 1.250 zones en 2024. Dans environ 1.000 d’entre elles, c’est un choix purement technique, puisqu’une optimisation du réseau devrait suffire. Il peut s’agir d’une modification de la répartition sur le triphasé, d’une modification de la tension dans les cabines, de l’ajout d’un régulateur de tension sur le circuit… Dans les 250 autres zones, Ores devra ouvrir les trottoirs pour placer de nouveaux câbles, mais l’état d’avancement est tel qu’une intervention est envisageable dès cette année. En complément, le GRD identifie déjà 550 autres circuits où une modernisation devrait avoir lieu en 2025 ou en 2026. Pour ces années-là, il ne s’agit pas d’une liste définitive. «Elle continuera à s’étoffer en fonction des autorisations et des permis que nous obtiendrons», précise la porte-parole d’Ores.
«Sans un changement de paradigme radical au niveau administratif, il sera impossible de mettre en œuvre tout ce que nous prévoyons en seulement cinq ans»
Fernand Grifnée
Administrateur délégué d’Ores
Ce n’est donc pas le hasard, mais bien de multiples contraintes qui définissent les premiers heureux élus et ceux qui devront prendre leur mal en patience. Outre une pénurie structurelle de personnel qualifié sur ce segment, les démarches nécessaires à l’installation d’une nouvelle cabine électrique ou au placement de nouveaux câbles prennent énormément de temps. «Sans un changement de paradigme radical de ce côté, il sera impossible de mettre en œuvre tout ce que nous prévoyons en seulement cinq ans», avertissait Fernand Grifnée, l’administrateur délégué d’Ores, en avril dernier. Et par endroits, l’imminence des élections communales n’incite probablement pas certains élus locaux à donner le feu vert pour l’ouverture de trottoirs dans les mois à venir.
Si la carte des zones de travaux ressemble à une galaxie d’étoiles mauves couvrant une bonne partie de la Wallonie, on y observe, pour 2024, des constellations plus denses au nord de Charleroi, au sud de Tournai et de Namur, et de façon plus homogène dans le Brabant wallon. Ces dernières années, le phénomène des décrochages d’onduleur a pris de l’ampleur, à mesure que les ménages ont fait installer des panneaux photovoltaïques. Rien qu’en 2023, Ores a raccordé 100.000 nouvelles installations, soit 60% de plus que l’année précédente.
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