Décès de la chanteuse belge Annie Cordy à l’âge de 92 ans
La chanteuse et comédienne buxelloise Annie Cordy, interprète de succès populaires comme « Tata Yoyo » et « La bonne du curé », est décédée vendredi à l’âge de 92 ans près de Cannes, dans le sud de la France.
« Elle a fait un malaise vers 18h00. Les pompiers sont arrivés très vite, ont tout tenté pour la ranimer », a indiqué sa nièce qui vivait avec elle dans une maison sur les hauteurs de Cannes depuis des années.
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Léonie Cooreman, de son vrai nom, est née à Schaerbeek le 16 juin 1928. Elle a commencé à chanter très jeune, passant des petits spectacles aux redoutés « radio-crochets », puis à de vrais débuts au Boeuf sur le Toit, le cabaret en vogue à l’époque à Bruxelles. Après cette expérience bruxelloise, Annie Cordy mènera de nombreuses autres revues entre 1951 et 1952 sur les scènes du Lido et du Moulin Rouge à Paris. C’est à cette époque qu’elle rencontre l’imprésario Henri Bruneau qui deviendra son mari.
C’est cependant dans la chanson qu’elle prendra son réel envol international. Tour de chant au Moulin Rouge, Prix Maurice Chevalier à Deauville, contrat avec Pathé Marconi…, son parcours s’enrichit d’une première apparition à l’Olympia (1954) puis un an plus tard à Bobino. Qualifiée de « Martin Carol de la chanson » ou de « Maurice Chevalier en jupons », Annie Cordy voit sa réputation franchir l’Atlantique: New York, Rio, Cuba, Mexico sont autant d’étapes de l’itinéraire d’une artiste douée et comblée. « Née sur les planches, Annie Cordy est du music-hall comme on est d’un pays », dira à son sujet Dalida.
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Annie chante avec Luis Mariano, interprète Francis Lopez, et se lance dans le cinéma (« Le chanteur de Mexico »). Mais à ses premiers films – des opérettes gentillettes, les cinéphiles préféreront de loin ses interprétations, à la fin des années ’60 et début ’70, dans « Le passager de la pluie » de René Clément, « Le Chat » de Pierre Granier-Deferre ou « Rue Haute » de notre compatriote André Ernotte. Elle a tourné dans plus de trente films, collaborant avec les plus grands, de Bourvil à Jean Gabin. Le théâtre lui fait également les yeux doux: elle jouera « L’Avare » de Molière, côtoiera Charles Aznavour sur la même scène pour la pièce « Sans cérémonie ».
Dans les années ’70, la chanteuse devient célèbre grâce à des tubes comme « La Bonne du Curé » ou « Tata Yoyo ».
Celle que tout le monde connaît sous le sobriquet amical de « Nini la Chance », par ailleurs titre de son autobiographie (1998), a enregistré plus de 700 chansons.
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Fin des années ’80 et dans les années ’90, on la retrouve principalement au petit écran, notamment dans la série « Le Bonheur d’en face ».
Après la mort de son époux, Henri Bruneau, en 1989, Annie Cordy continue à résider en France.
Ses cinquante ans de carrière et ses septante ans sont fêtés par deux importantes tournées, l’une débutant en France en septembre 1998 où pendant quelques dates à l’Olympia, elle propose un spectacle composé de ses succès. Au printemps suivant, c’est en Belgique francophone que l’artiste marquera son cinquantenaire de scène.
Bien qu’ayant acquis une bonne partie de sa renommée professionnelle dans l’Hexagone, Annie Cordy n’a jamais renié la Belgique et la monarchie. Son attachement au Plat Pays et à son Roi s’observe plus particulièrement au cours des années 2000. En juillet 2003, elle participe ainsi aux festivités pour les dix ans de règne d’Albert II. Un an plus tard, le même Roi la décore du titre de baronne.
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La même année, la chanteuse est élevée au rang de citoyenne d’honneur de Bruxelles, en raison de sa « longue carrière bien remplie ». Annie Cordy n’a jamais oublié sa ville natale où elle est venue présenter en primeur plusieurs albums. Toujours dans la capitale, sur la Grand-Place en 2005, Annie Cordy chante « Je suis belge » pour les 175 ans de la Belgique, une chanson écrite et composée par Jean Vallée.
Les Affaires étrangères la mettent également à l’honneur, en tant qu’Officier de l’Ordre de Léopold d’abord et le 3 mars 2014, c’est la décoration de Commandeur de l’Ordre de la Couronne qu’elle reçoit des mains de Didier Reynders. La Communauté française l’honore également d’un coq de cristal en 2003 pour l’ensemble de son travail réalisé hors de nos frontières.
Ses talents de conteuse sont mis en évidence au cours de la même décennie. Au printemps 2006, la télévision publique diffuse un feuilleton historique « Moi, Belgique » en sept épisodes de 52 minutes dans lesquels Annie Cordy raconte, à partir de l’histoire des gens, l’Histoire de Belgique depuis 1813. La série est un succès, avec un pic atteignant 335.747 téléspectateurs. L’artiste a également prêté sa voix à de nombreux dessins animés, parmi lesquels des productions Disney.
Son parcours chargé ne l’a pas empêchée de témoigner son engagement dans le monde associatif, sous de multiples formes. Annie Cordy accorde ainsi son soutien à de nombreuses campagnes allant d’UNICEF au don d’organes en passant par la lutte contre la violence faite aux femmes, la lutte contre l’intolérance, l’accessibilité à l’eau ou encore… les vins de Bordeaux.
Ces dernières années, Annie Cordy s’était produite en de nombreux endroits de France, de Belgique et de Suisse, notamment, donnant encore près d’une quarantaine de dates en 2013. Elle a également enregistré son dernier album en Belgique, comprenant des chansons de Noël et qui devait sortir en décembre 2014.
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