Le panel de citoyens We Need To Talk s'est penché pendant des mois sur le financement des partis politiques... pour qu'aucune réforme ne soit engagée

Début d’un débat citoyen sur le financement des partis politiques

Une soixantaine de citoyens tirés au sort ont pris part samedi à un débat au sujet du système de financement des partis politiques en Belgique, dans le cadre du projet « We Need To Talk ». Celui-ci est porté par un ensemble d’organisations qui entendent stimuler le débat public en Belgique. L’objectif est de formuler des recommandations et les présenter aux responsables politiques en juin prochain.

 

Cette initiative citoyenne entend dénoncer un système qui n’a pas changé depuis des années, celui du financement des partis politiques, en partant du constat que ceux-ci décident eux-mêmes du budget qui leur est alloué, allant parfois jusqu’à 75 millions d’euros par an, et cela sans aucun contrôle.

   Les 60 personnes du panel citoyen étaient toutes présentes samedi matin pour leur premier rendez-vous. Le groupe est présidé par Heidi De Pauw, CEO de Child Focus, et Marius Gilbert, épidémiologiste et vice-recteur de l’ULB, qui ont introduit les débats. Trois week-ends sont prévus pour les discussions. Samedi et dimanche, des experts universitaires présentent des informations sur le financement des partis. Les 22 et 23 avril, les citoyens rencontreront les présidents des partis politiques. Les 13 et 14 mai, ils compileront les recommandations qu’ils ont formulées et celles-ci seront soumises à un vote. À la mi-juin, ils les transmettront aux responsables politiques.

Histoire du financement des partis

   Samedi, Jean Faniel, directeur général du Centre de Recherche et d’Information Sociopolitique (CRISP) présente l’histoire du financement des partis. Bart Maddens, politologue à la KU Leuven, lui succède ensuite devant l’assemblée pour expliquer la répartition des subventions, des revenus et des dépenses des partis politiques. Dimanche, Ingrid Van Biezen, professeure de sciences politiques comparées à l’Université de Leiden, évoquera, elle, le financement des partis à l’étranger.

   « Je me suis toujours intéressé à la démocratie participative », a commenté samedi Marius Gilbert. « Mon rôle dans la pandémie n’a fait qu’exacerber cet intérêt parce que je me suis rendu compte qu’il y avait vraiment un déficit entre les décisions qui étaient prises au niveau gouvernemental et le ressenti des citoyens. Il y a d’autres crises comme la pandémie qui soulignent le besoin de dialogue entre pouvoir politique et citoyenneté », a-t-il expliqué. « Je pense que ça participe d’un certain dynamisme démocratique d’essayer de faire fonctionner en parallèle la démocratie participative et la démocratie représentative« .

   Marius Gilbert voit son rôle de président comme un rôle tout à fait neutre dans les débats. « Le but est d’apporter un peu de confiance, de sérénité, mais aussi d’animer les débats lors des séances plénières qui auront lieu, de façon paisible, de manière à ce que tout le processus soit mené à bien », a-t-il dit.

Un vrai engagement

   Après une première heure de présentation, celui-ci s’est dit satisfait. « Il y a une grande attention des citoyens. Tout le monde est très concentré et les 60 personnes sont toutes là. Ça démontre un vrai engagement de leur part. C’est très très encourageant pour la suite« , a ajouté Marius Gilbert.

   Les associations à la base de ce projet sont Aula Magna, l’Institut royal des Relations internationales Egmont, la plateforme belge de l’innovation démocratique G1000 et Itinera. Y ont aussi contribué l’organisation de réseau indépendante Levl, reconnue par le gouvernement flamand, et qui œuvre pour une société inclusive sans racisme et sans discrimination, ainsi que le « Groupe du Vendredi ».

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