Piratage chinois: cinq parlementaires belges sortent du bois
Une semaine après les révélations du Vif concernant Els Van Hoof, cinq parlementaires, dont l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt, visés par le groupe de hackers APT31 affilié à Pékin, se sont exprimé chez nos confrères du Soir et du Standaard.
Une semaine après que le Vif révélait la tentative de piratage de la présidente de la Commission Relations extérieures Els Van Hoof (et potentiellement du député Georges Dallemagne et de l’eurodéputé Guy Verhofstadt), par un groupe de hackers affilié à la Chine, les langues se délients. Les parlementaires précités, ainsi que le député Samuel Cogolati – dont le Soir avait déjà dévoilé le piratage l’an passé – et l’eurodéputée Hilde Vautmans sont sortis du bois, confirmant avoir été victimes de tentatives de piratage par le groupe APT31, lié à Pékin selon divers services de renseignement européen. Ces prises de paroles ont été répercutées ce lundi par nos confrères du Soir et du Standaard.
Demande d’enquêtes judiciaires
L’affaire, qui a déjà valu une convocation du numéro 2 de l’ambassade de Chine par les Affaires étrangères belges, a pris de l’ampleur dans le sillage d’une série d’inculpations aux États-Unis où, après une enquête du FBI, une demi-douzaine de membres d’APT31 ont été identifiés comme auteurs présumés de ce piratage. Ceux-ci sont soupçonnés d’avoir ciblé, lors d’une opération d’ingérence particulièrement massive, une centaine de membres de l’IPAC, une coupole internationale qui regroupe des parlementaires qui s’inquiètent – justement – des faits d’ingérence de Pékin contre les démocraties et leurs parlementaires critiques du régime.
Auprès du Soir et du Standaard, les députés et eurodéputés s’étonnent notamment du délai après lequel ils ont parfois pu être prévenus par les services de renseignements, et plaident pour une protection accrue des parlementaires face aux tentatives d’ingérence de Pékin. En outre, ceux-ci demandent également qu’une enquête judiciaire soit ouverte pour ingérences étrangères (seul Samuel Cogolati a pour l’instant porté plainte, selon nos informations).
«Les services de renseignement chinois pensaient nous intimider, mais ils ne nous feront jamais taire: nous resterons actifs dans la défense des valeurs démocratiques et des droits humains en Belgique et dans le monde», ont-ils fait savoir auprès de nos confrères.
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