Crise de l’accueil: la tension politique monte alors que le froid s’installe

Le député Simon Moutquin (Ecolo-Groen) a averti lundi qu’il ne pourrait cautionner plus longtemps le gouvernement alors que les institutions en charge de l’accueil des demandeurs d’asile sont saturées et qu’un grand nombre d’entre eux doit trouver des abris de fortune pour échapper au froid.

3.000 personnes exilées à la rue. Le gouvernement, mon gouvernement, est hors la loi ! C’est de la non-assistance à personne en danger, et je ne cautionnerai pas ça encore longtemps (pas plus que mes collègues) », a dit le député dans un tweet « liké » par plusieurs de ses condisciples écologistes.

   Même si la situation est compliquée, des solutions existent, selon M. Moutquin: places dans des hôtels ou des auberges de jeunesse en urgence, répartition dans les communes moyennant un soutien financier aux CPAS et une sortie des centres d’accueil, moyennant une aide financière aussi, des personnes dont la nationalité affiche un haut taux de reconnaissance oui qui ne sont pas expulsables.

   L’Etat belge accumule désormais plusieurs milliers de condamnations par le tribunal de travail de Bruxelles pour non respect de ses obligations. Dans la majorité, les écologistes mais également le PS ont régulièrement interpellé le gouvernement et sa secrétaire d’Etat à l’Asile, Nicole de Moor, pour que des actions plus ambitieuses soient entreprises, au-delà de l’ouverture de grands centres.

   La question de l’accueil était au centre d’une conférence organisée lundi par des associations (Ciré, Vluchtelingenwerk, Caritas, Amnesty, etc.) qui régulièrement tirent la sonnette d’alarme devant la situation en Belgique et le risque de plus en plus grand que courent les demandeurs d’asile. Des travailleurs humanitaires, des avocats, des professeurs ainsi que des membres de Fedasil y ont pris part. Mme de Moor s’y est aussi exprimée.

   Pour les associations, l’heure est au pragmatisme face à l’urgence. « Beaucoup de propositions très concrètes ont été émises durant cette journée pour mettre à l’abri les demandeurs qui restent à la rue et rendre le réseau plus résilient. Tous les deux ou trois ans, une situation de crise survient qui empêche Fedasil de respecter ses obligations. Il faut arrêter de vouloir créer de grands centres. Il faut travailler de façon pragmatique et créer de petites structures, et cesser d’attendre une solution qui viendrait de l’Europe », a expliqué la directrice de la Ciré, Sotieta Ngo.

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