Crise de l’accueil: des occupants du squat rue des Palais évacués sans concertation à Ruisbroek, « une honte » selon le bourgmestre
Un peu plus d’une centaine de demandeurs d’asile présents au squat de la rue des Palais, à Schaerbeek, ont été évacués mercredi après-midi vers un hôtel Ibis de Ruisbroek, une section de Leeuw-Saint-Pierre (Brabant flamand), a confirmé son bourgmestre Jan Desmeth. Pas au courant de la manœuvre, l’édile n’a pas hésité à parler de « honte » en évoquant cette décision.
Au total, 163 personnes réparties dans quatre bus ont été acheminées vers l’hôtel. Celui-ci possède 123 chambres, dont une soixantaine a été louée par la région de Bruxelles-Capitale pour une période de 13 jours, a indiqué Jan Desmeth, avant d’ajouter qu’il « fera en sorte que cet accueil cesse au terme des 13 jours« . D’après le bourgmestre, le premier bus est arrivé aux alentours de 13h30, alors que personne à part l’établissement n’était au courant de cette réservation.
C’est en colère qu’il a expliqué son désarroi par rapport à cette situation. « Nous ne savions absolument rien. Ni moi, ni notre zone de police. Personne ne m’a appelé. L’hôtel savait depuis hier que les demandeurs d’asile allaient venir. C’est inacceptable. » L’élu a également souligné que l’état de santé de 83 des demandeurs d’asile n’avait pas été contrôlé à leur arrivée. « S’ils ne sont pas en bonne santé, ils doivent aller ailleurs. Ce n’est pas acceptable de loger des gens qui n’ont pas été contrôlés médicalement sous le même toit que d’autres personnes qui louent une chambre ici », a-t-il précisé.
Face à cette situation, Jan Desmeth ne cache pas son mécontentement. « C’est une honte que le problème soit déplacé et non résolu ». De son côté, le ministre flamand des Affaires intérieures Bart Somers s’en est pris au ministre-président bruxellois Rudy Vervoort. Pour lui, il est « inacceptable » que M. Vervoort « loue un hébergement pour 163 Bruxellois à Leeuw-Saint-Pierre sans en avertir au préalable le bourgmestre et les autorités flamandes », a-t-il fait savoir sur Twitter, dénonçant un « comportement déloyal » d’une région envers une autre.
La ministre du Tourisme Zuhal Demir s’est, pour sa part, dite « stupéfaite » par les événements. « Utiliser des infrastructures touristiques pour soulager la crise de l’accueil à l’insu du bourgmestre est tout bonnement de la mauvaise gouvernance », a-t-elle déclaré.