Covid: voyagera-t-on (enfin) « normalement » cet été?
Parmi les secteurs impactés par la pandémie mondiale, celui des voyages a fortement souffert en 2020. Bien que l’année qui a suivi ait connu une augmentation dans le trafic aérien, il y a eu malgré tout deux fois moins de mouvements dans les airs par rapport à avant la crise sanitaire. Mais qu’en sera-t-il en 2022 ? Le Vif fait le point.
Le secteur du voyage commence doucement à voir le bout du tunnel. Avec une année catastrophique en 2020 avec un peu plus de 95 000 mouvements de vols enregistrés, Brussels Airport avait connu son plus bas niveau depuis le début des années 1970.
Mais l’espoir est revenu en 2021. Au total, l’aéroport de Zaventem a augmenté son trafic de près d’un quart par rapport à l’année précédente, soit un peu moins de 120.000 vols. Ce n’est toujours pas suffisant pour appeler à un retour à la normale, mais les compagnies aériennes reprennent confiance. « 2020 a été marquée par beaucoup de voyages avec sa bulle en Belgique tandis que l’année dernière, les destinations étaient plus ensoleillées et le Belge ne s’est pas retenu d’aller un peu plus loin. Ce qu’on a noté en 2021, c’était l’envie de voyager « , explique Sarah Saucin, la porte-parole de TUI Belgique.
Un constat également partagé par Brussels Airlines. Les vacances d’été ont été assez bonnes selon Maaike Andries, porte-parole de Brussels Airlines, mais quelques trous restent malgré tout à combler. « Les gens sont prêts à voyager. Les périodes de vacances scolaires ont connu un énorme succès. Ce qui est plus compliqué, ce sont les moments entre les périodes de vacances. Il y a beaucoup moins de voyages d’affaires depuis le début de la crise. »
De nouveaux comportements des voyageurs
Alors que 2020 était surtout marquée par des citytrips sans forcément sortir du pays, l’année suivante a, quant à elle, connu une nouvelle attitude de la part des voyageurs. Depuis le début de l’année 2021, les vols en last minute connaissant un énorme succès. « Il y en avait que très peu avant et maintenant c’est devenu la norme », indique Sarah Saucin.
Un nouveau comportement qui n’est pas sans problème pour les compagnies aériennes, puisqu’il est difficile de faire des projections à l’avance et donc prévoir des vols en fonction des envies des voyageurs. « Avant, on avait une vue sur quatre à six mois avec des réservations longtemps à l’avance. Maintenant, même pour les fêtes de fin d’année, il y a eu pas mal de réservations la semaine qui précédait ou deux semaines avant. On est donc dans une situation où l’on parie sur l’avenir sans savoir ce qu’il va se passer.«
Ce type de voyages va-t-il durer dans le temps ? Du côté de Brussels Airlines, on n’y croit pas trop. La société belge reconnait la hausse des vols de dernière minute, mais indique que la tendance tend à baisser sans parler pour autant d’un taux égal à une période sans coronavirus.
2022, un retour à 100% ?
Depuis le début de la crise sanitaire, aucune compagnie dans le secteur des voyages n’a réussi à reprendre un service complet. A 75% de ses capacités par rapport à 2019, Brussels Airlines enregistre déjà une hausse des réservations pour cette année. « Les prévisions sont encore difficiles à analyser, mais elles semblent bonnes. Ce ne sera pas comme avant, il s’agira plutôt d’un « nouveau normal » explique Maaike Andries avant d’ajouter : « Pour l’été prochain, on voit qu’il y a déjà beaucoup de réservations. La confiance des passagers est là et nous sommes optimistes pour la suite. »
u003cstrongu003eCela nous fait croire que les Belges ont assez attendu. Ils ont envie et quand ils achètent un ticket pour partir, ils y vontu003c/strongu003e
Toutefois, les conditions d’accès dans les pays les plus prisés des Belges sont de plus en plus strictes. Que ce soit pour un voyage en France ou en Espagne, il faut obligatoirement montrer patte blanche avec un Covid Safe Ticket en ordre ainsi qu’un formulaire à remplir avant le voyage pour les personnes complètement vaccinées ou un test PCR négatif 24 heures avant le départ pour les autres. L’Italie va même plus loin en demandant une quarantaine obligatoire de cinq jours pour les personnes non-vaccinées. Des conditions d’accès qui risquent de se durcir à l’avenir compte tenu de l’apparation et de la forte contagion des nouveaux variants.
L’envie de voyager est pourtant toujours là du côté des Belges. Certaines destinations ont parfois été compromises, comme lors de la fermeture des frontières aériennes du Maroc, mais ils n’hésitent plus à partir. « Il y a énormément de questions de la part de nos clients par rapport aux papiers et aux conditions d’accès dans certains pays. En général, on se donne comme priorité de les informer et de voir avec eux quelles sont les possibilités, d’annulation ou de changement de dates ou de destination. Mais ils maintiennent leurs réservations. Cela nous fait croire que les Belges ont assez attendu. Ils ont envie et quand ils achètent un ticket pour partir, ils y vont » indique la porte-parole de TUI Belgique.
En prenant en compte ce regain de voyages, les compagnies espèrent revenir en capacité maximale pour cette année 2022. Il est difficile d’affirmer qu’un retour à la normal est possible, la pandémie a déjà amené son lot de surprises et de rebondissements, mais la confiance est de mise chez TUI. « On espère un 100% pour 2022, pour tout le secteur. Nous sommes évidemment dépendants des décisions politiques au niveau national mais aussi international. Mais nous sommes en train de former un programme comme si l’offre pouvait avoir lieu de manière normale donc on reste tout à fait optimiste. »
Aucune certitude du côté du secteur aérien donc, et les conditions de voyages pourraient se durcir durant les six prochains mois. Mais les agences aériennes semblent bien prêtes à vouloir faire de nouveau voyager les Belges.
Retrouvez ici notre dossier spécial sur les 10 questions qui se poseront en 2022 sur le Covid
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici