Covid: les derniers chiffres appuient la fermeté de Vandenbroucke, pas l’ouverture du MR (analyse)
Les libéraux ont obtenu au forceps une évaluation des mesures le 18 décembre. Le Premier ministre et son ministre de la Santé refusent d’assouplir avant mi-janvier. Les derniers chiffres incitent à la prudence.
C’est une « victoire » obtenue au forceps. Le MR a obtenu ce week-end qu’un nouveau Comité de concertation évalue les mesures de restriction pour gérer la crise du coronavirus le 18 décembre. Deux sujets devraient y être abordés: la « bulle sociale » pour Noël et la réouverture des « métiers de contact », dont les coiffeurs. Mais les derniers chiffres de la diffusion de la Covid en Belgique, avec une légère augmentation des hospitalisations, invitent plutôt à la prudence et à la vigilance… prônées par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A).
L’organisation d’une telle évaluation a été concédée par le duo composé du Premier ministre, Alexander De Croo, et du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, suite à un message insistant posté par le ministre-président de la Fédération wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet (MR). Objectif: « analyser l’impact des dernières mesures et l’évolution de la situation épidémiologique afin d’envisager sereinement un éventuel assouplissement pour la fin de l’année. L’échéance du 15 janvier me paraît trop éloignée. »
Pour être juste, il faut préciser que cette communication a été soutenue implicitement par ses partenaires de gouvernement, et que cette requête n’était pas pour déplaire au gouvernement wallon d’Elio Di Rupo (PS). Ecolo, pourtant, s’est désolidarisé en déclarant qu’il « s’en tient aux décisions et calendrier du Comité de concertation ». « Ni cacophonie ni petit jeu politique, soulignent les verts. Les citoyen·ne·s et le personnel médical méritent mieux. »
https://twitter.com/PYJeholet/status/1335196500113186816Pierre-Yves Jeholethttps://twitter.com/PYJeholet
Je demande la tenue d’un Comité de concertation le 18/12 pour analyser l’impact des dernières mesures et l’évolution de la situation épidémiologique afin d’envisager sereinement un éventuel assouplissement pour la fin de l’année. L’échéance du 15 janvier me paraît trop éloignée.
— Pierre-Yves Jeholet (@PYJeholet) December 5, 2020
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Ecolo s’en tient aux décisions et calendrier du codeco. Ni cacophonie ni petit jeu politique. Les citoyen·ne·s et le personnel médical méritent mieux. #covidbe #codeco
— Ecolo (@Ecolo) December 5, 2020
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Le MR ne cessait de fulminer depuis le dernier Comité de concertation, qui a certes rouvert les commerces non-essentiels. Parce que le duo De Croo – Vandenbroucke n’a pratiquement rien concédé pour les fêtes de fin d’année, si ce n’est un petit élargissement de la « bulle sociale » pour les personnes isolées. Mais aussi et surtout parce que la « méthode Vandenbroucke », avec son mélange de fermeté et de rétention d’informations, indispose de plus en plus. Depuis, la fronde des « métiers de contacts », coiffeurs en tête, a appuié cette volonté de réévaluation.
Il s’agit toutefois d’une victoire à la Pyrrhus pour le MR et les francophones désireux d’assouplir les mesures. Alexander De Croo et Frank Vandenbroucke ont déjà annoncé qu’ils ne voient pas de nouvel assouplissement possible avant la mi-janvier. Un nouveau bras de fer est attendu le 18 décembre, qui promet d’être tendu car les deux hommes qui gèrent la crise en première ligne sont furieux de cette poussée libérale et de la cacophonie que cela induit.
En outre, si tous les indicateurs de la crise sanitaire restet dans le verts,certains signaux invitent à la prudence. Le nombre d’hospitalisations a tendance à stagner, depuis quelques jours, autour des 187-188 par jour. Or, il a déjà été précisé que l’on pourrait songer à un début de déconfinement lorsque ce chiffre atteindrait les 75 quotidiens. L’exemple canadien, où une nouvelle explosion des cas a été constatée après la célébration de Thanksgiving à la mi-octobre, est un autre argument qui sera invoqué pour inciter à la fermeté. Or, le MR avait ouvertement exprimé que ce relâchement devrait peut-être nous inspirer.
https://twitter.com/crespocarlos/status/1335869344648196099carlos crespohttps://twitter.com/crespocarlos
Voila qui va fragiliser la position de Noelistes. Si Vandenbroucke ne se fait pas trop remarquer d’ici au 18, il y a peu de chances de voir des assouplissements… https://t.co/cL9sYQg2cy
— carlos crespo (@crespocarlos) December 7, 2020
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« On sait que toute mesure de relâchement entraîne une augmentation des nouveaux cas et qu’une troisième vague peut avoir lieu si on relâche tout trop vite« , souligne l’épidémiologiste Yves Coppieters (ULB) à la DH. « Pour le moment, on voit bien que les chiffres ne le permettront pas, on n’a pas le sentiment qu’on y arrivera pour Noël, souligne Philippe Devos (Absym) au micro de Bel RTL. C’est de la poudre aux yeux des gens. » Steve Van Gucht, porte-parole interfédéral, ne voit cependant guère de différence avec la dynamique de la première vague. « Même lors de la première vague, il y a eu des hauts et des bas », rappelle-t-il, en soulignant qu’il y a beaucoup moins de restrictions en vigueur aujourd’hui qu’en avril et mai. Et pourtant, le déclin a été très fort jusqu’à ces derniers jours.
« Le seuil des 800 cas par jour ne serait plus atteint que fin janvier 2021 ou courant février, a confirmé Yves Van Laethem, lors de la conférence de presse du Centre de crise, lundi en fin de matine. Il y a stabilisation à un niveau beaucoup plus élevé que celui attendu. Le nombre de cas ne diminue plus de moitié que tous les 46 jours
Le débat sur un nouvel assouplissement aura bien lieu, et il s’annonce délicat. »
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