Covid: le Comité de concertation pourra-t-il relâcher les dernières mesures sanitaires?
Ce vendredi, les gouvernements du pays pourront-ils décréter le retour de toutes les libertés ? Certains indicateurs suscitent l’inquiétude.
Il y a quelques mois, les experts affirmaient que pour relâcher les mesures sanitaires, il fallait un taux de vaccination de 70%. À présent que ce seuil est en vue, cela signifie-t-il que les Belges retrouveront leur liberté ? Ce vendredi 20 août, un nouveau Comité de concertation se penchera sur la question.
Il s’agira de faire le point sur l’évolution de la pandémie de Covid-19 dans notre pays et de voir quelles mesures seront encore nécessaires pour les prochains mois. Le variant delta, extrêmement contagieux, risque en effet de compromettre les derniers assouplissements prévus. Entre le 8 et le 14 août, près de 2000 nouvelles contaminations au Sars-CoV-2 ont été dépistées en moyenne par jour, en hausse de 9% par rapport à la semaine précédente.
Si à ce jour, 67% de la population belge est complètement vaccinée (pour les adultes, ce chiffre atteint les 81,7%), ce taux cache d’importantes différences régionales. Ainsi, 88% des Flamands adultes sont totalement vaccinés, contre 77% des Wallons, et seulement 60% des Bruxellois.
Quatrième phase du plan été ?
Avant l’été, une série d’assouplissements avaient été décidés dans le cadre du « plan été » pour un retour à une vie « plus normale », décliné en quatre phases (à partir du 9 juin, à partir du 1er juillet, à partir du 30 juillet et à partir du 1er septembre). Le Comité de concertation devra notamment décider si la quatrième étape du plan été peut entrer en vigueur comme prévu.
En principe, ce plan d’été prévoit qu’à partir du 1er septembre, les marchés, foires, brocantes et marchés aux puces et les braderies devraient pouvoir avoir lieu sans restriction. Il va de même pour les services du culte, mariages et funérailles ainsi que pour les activités et camps de jeunes, même si là le pre-testing reste recommandé. Les fêtes et les réceptions devraient pouvoir se dérouler sans restriction de nombre, mais les règles de l’horeca continueront à s’appliquer.
Au niveau des événements (représentations culturelles, spectacles ou compétitions sportives), le gouvernement n’a pas fixé de nombre sur le nombre de personnes autorisées à se rassembler à l’intérieur et à l’extérieur. Les évènements de masse tant à l’intérieur qu’à l’extérieur sont autorisés moyennant la présentation d’une preuve de vaccination ou d’un test PCR récent négatif.
L’entrée en vigueur de cette quatrième phase dépend toutefois d’une série de conditions : sept adultes sur dix doivent être vaccinés d’ici le 1er septembre (un seuil largement atteint aujourd’hui), et il faut une tendance favorable dans les hospitalisations, avec un seuil indicatif de 500 lits occupés en soins intensifs par des patients covid. Or, le nombre d’hospitalisations remonte malheureusement.
Entre le 11 et le 17 août, les hôpitaux belges ont enregistré en moyenne 57,4 admissions par jour de patients souffrant du Covid. Il s’agit d’une hausse de 21% par rapport à la semaine précédente. Au total, 567 personnes sont hospitalisées en raison d’une infection au coronavirus (+22% sur une semaine), dont 162 en soins intensifs (+35%). La situation est particulièrement préoccupante dans la capitale.
« Une certaine anxiété »
Interrogée par la VRT, l’infectiologue et présidente du GEMS Erika Vlieghe ne cache pas son inquiétude quant aux assouplissements prévus par le gouvernement. Ainsi, les ministres de l’Enseignement ont d’ores et déjà décidé que le port du masque serait assoupli dans les écoles flamandes et wallonnes. Il reste obligatoire dans les écoles secondaires de la capitale où la situation est plus préoccupante.
« Nous abordons la nouvelle année scolaire et l’hiver avec une certaine anxiété. En septembre, de nombreuses personnes rentrent encore de voyage. Nous savons que certaines de ces personnes apportent des infections avec elles », déclare-t-elle. Elle ne cache pas qu’elle aurait préféré que le port du masque soit maintenu dans les écoles et particulièrement dans les petites salles de classe qui accueillent beaucoup d’élèves.
Pour elle, il est clairement trop tôt pour relâcher toutes les mesures. « Il faut conserver une série de mesures. Lesquelles, il faut en discuter. » Selon elle, il faut garder des mesures qui ne soient pas trop contraignantes, mais qui permettent de contrôler la pandémie. Elle souligne d’ailleurs que la plupart des gens n’ont pas encore retrouvé leur comportement d’avant la pandémie, « une bonne chose » selon elle.
Avec Belga
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