Covid: inutile de rêver de levée des contraintes
La campagne de vaccination à grande échelle a commencé en Belgique. Mais les autorités gardent l’oeil rivé sur les chiffres de contamination et d’hospitalisation.
Finie la médiatique période de tests, place maintenant à la campagne de vaccination à grande échelle. Depuis le mardi 5 janvier, la Belgique a entamé la phase 1A de son plan qui comprend la vaccination contre la Covid-19 de 150 000 à 200 000 personnes dans les maisons de repos et de soins des trois Régions du pays d’ici à fin janvier, début février, ainsi que celle des professionnels de la santé et du personnel soignant des hôpitaux. Ensuite, ce sera au tour des personnes de plus de 65 ans, celles à risque (diabétiques, cardiaques, obèses) de plus de 45 ans ainsi que celles qui occupent une fonction qualifiée d' »essentielle ». D’ici à mars et avril, ce sont trois à quatre millions de Belges qui devraient être vaccinés.
Les chiffres des prochains jours seront encore et toujours au coeur de toutes les attentions. Politiques, mu0026#xE9;dicales et citoyennes.
La phase 2 du plan se concentrera alors sur la vaccination des personnes à risque de moins de 45 ans, avant de passer au reste de la population. Mais, à ce niveau-là, le timing s’avère plus difficile à prévoir et dépendra tant de la disponibilité des doses et que l’adhésion de la population. Une série de questions éthiques restent également à trancher. Il faudra donc encore prendre son mal en patience quelques temps, le fameux taux de 70% de la population vaccinée à partir duquel une immunité collective peut être envisagée n’étant espéré que pour octobre prochain.
A plus court terme, un nouveau comité de concertation est planifié pour ce vendredi 8 janvier et pourrait offrir un horizon pour les semaines à venir. « Je souhaite donner des perspectives aux citoyens. Je plaide pour qu’on puisse indiquer, en fonction du nombre de contaminations, quelles activités peuvent reprendre », a indiqué Christie Morreale (PS), ministre wallonne de la Santé.
Inutile néanmoins de rêver de levée des contraintes. « Pas d’assouplissement« , a en effet déjà prévenu le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A) en évoquant la réunion de vendredi.
A tenir à l’oeil
C’est que si les différents indicateurs de la propagation de la Covid en Belgique – nouvelles contaminations, décès, admissions à l’hôpital – vont dans le bon sens, le nombre de personnes actuellement hospitalisées reste encore élevé. Et le quatuor retour de vacances – festivités de Noël et Nouvel An – réouverture des écoles – soldes pourrait influencer négativement la tendance générale. D’autant que selon Erika Vlieghe, présidente du Gems (Groupe d’experts de stratégie de crise), un éventuel » effet vacances » sur le nombre de tests réalisés et donc le nombre de contaminations réel n’est pas à exclure. « Ces dernières semaines, la capacité de testing a été sous-utilisée. […] Les personnes qui ne se sentaient pas bien ont pu être tentées d’éviter les tracas liés à un test en n’en faisant pas. » Le nombre de tests effectués était effectivement en recul de 20% à 30% ces dernières semaines.
Quant au taux de positivité (la proportion de tests positifs par rapport au total), il tend à stagner, non à diminuer, aux alentours de 7,1% pour la Belgique alors que pour l’Organisation mondiale de la santé, il ne devrait pas dépasser 5% pendant deux semaines avant de considérer l’épidémie sous contrôle.
A garder à l’oeil, enfin, l’évolution de la souche britannique du virus qui, plus contagieuse, a obligé le Royaume-Uni à un reconfinement total, avec interdiction de sortir de chez soi et fermeture des écoles jusque mi-février.
En ce début de 2021, les chiffres des prochains jours et semaines jaugeant la situation sanitaire seront encore et toujours au coeur de toutes les attentions. Politiques, médicales, citoyennes. Comme en 2020.
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