Covid: face à la pression sur les hôpitaux, le GEMS préconise un retour au code orange
Face à la hausse d’hospitalisations liées au Covid mais aussi à la grippe, le GEMS, qui sera dissolu le 8 avril, conseille aux autorités de repasser le Baromètre en code orange. » Si cette situation se poursuit ou empire, il faut évidemment être conséquent », déclare la présidente du GEMS Erika Vlieghe au quotidien De Morgen.
Le 7 mars dernier, suite à l’amélioration de la situation sanitaire, le Comité de concertation a décidé de passer le Baromètre en code jaune, ce qui signifie que la plupart des mesures sanitaires ont été levées. Ainsi, le port du masque n’est obligatoire que dans les transports en commun et les établissements de soins.
Une pression croissante sur les hôpitaux
Depuis le relâchement des mesures, la pression sur les hôpitaux belges, déjà en proie à une pénurie de personnel, a augmenté. Ce lundi, 3.071 personnes testées positives au Covid-19 se trouvaient à l’hôpital, dont 185 étaient traitées en soins intensifs. Entre le 29 mars et le 4 avril, une moyenne de 215,6 nouvelles admissions quotidiennes a été enregistrée, en hausse de 4% par rapport à la période de sept jours précédente. A cela s’ajoutent les admissions à l’hôpital dues à la grippe.
Zorgnet-Icuro, l’organisation faîtière flamande des hôpitaux généraux, déclare qu’ils doivent reporter certains soins non urgents. « Il s’agit surtout de reporter des opérations non urgentes, comme une opération au genou ou aux yeux », explique Margot Cloet, directrice générale de Zorgnet-Icuro à la VRT. « C’est parce que ce genre d’opération nécessite beaucoup de personnel, comme des infirmières, des chirurgiens, etc. Les consultations dans les hôpitaux peuvent continuer comme d’habitude. »
« Si cette situation se poursuit ou empire, il faut évidemment être conséquent« , déclare la présidente du GEMS Erika Vlieghe au sujet d’un retour au code orange au quotidien De Morgen. Cela signifierait qu’il faudrait remettre les masques, limiter la capacité dans les salles de spectacle, et réinstaurer le Covid Safe Ticket.
Lire aussi: Erika Vlieghe: « Nous aurions dû rester plus longtemps en code orange »
Une forme de grippe modérée
Marc Van Ranst, virologue et membre du GEMS, indique cependant que le nombre de nouvelles contaminations baisse légèrement. « S’il s’agissait d’une période où il n’y avait que le coronavirus et pas de grippe, il n’y aurait pas de surcharge dans les hôpitaux. Cependant, c’est une forme de grippe encore modérée, et le coronavirus peut être bien pire qu’il ne l’est actuellement. Si nous avions chaque fois des variants forts, la situation pourrait devenir très difficile », explique-t-il au Morgen.
Rappelons que le Baromètre comporte trois phases qui reflètent le niveau de pression sur les soins de santé. En principe, la première phase, le code jaune signifie que la situation épidémiologique et la pression sur les hôpitaux sont sous contrôle. Le nombre d’admissions quotidiennes doit être moins de 65, et l’occupation des soins intensifs : moins de 300 lits. Si on se base sur le nombre de nouvelles hospitalisations quotidiennes, aujourd’hui de 215, il faudrait donc être en code rouge, et même pas en code orange. En revanche, le nombre de personnes en soins intensifs est en phase avec le code jaune puisqu’il y a actuellement 185 personnes soignées en soins intensifs.
Malgré la pression sur les hôpitaux, le monde politique n’a pas envie de passer en code orange. L’entourage du ministre-président Jan Jambon (N-VA) rappelle ainsi que le nombre de patients en soins intensifs est très faible. Le week-end dernier, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), déclarait que le code orange n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. « Dans certains hôpitaux, ça devient compliqué. Ce serait bien que les gens le réalisent. Ce n’est pas une raison pour repasser au code orange demain, mais il faut être prudent. Et si la situation se dégrade fortement, le code orange reviendrait sur la table« , mettait-il en garde dans les pages du Morgen.
Le 8 avril, le commissariat corona et l’organe consultatif GEMS fermeront leurs portes. Le Centre de crise et le SPF Santé publique se chargeront de gérer la situation épidémiologique. Selon De Morgen, Dirk Ramaekers, le chef de la task force sur la vaccination, se chargera de la coordination. La présidente de GEMS, Erika Vlieghe, restera membre du Risk Assessment Group.
Le 22 avril prochain, le Comité de concertation se réunira pour faire le point sur la situation épidémiologique.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici