Covid à l’école: Que faire en cas de quarantaine ?
Les chiffres de l’épidémie montrent que le covid circule allégrement dans les écoles et qu’il connait même une augmentation explosive dans les écoles primaires. Plus surprenant, une nouvelle étude révèle qu’un élève sur 4 dans l’enseignement primaire possédaient des anticorps contre le coronavirus.
L’étude des vagues précédentes a montré que les enfants avaient moins de chances d’être infectés, mais cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. De nouvelles recherches menées par le professeur de biostatistique Niel Hens (UHasselt, UAntwerpen) indiquent en effet que, grâce aux vaccins, le risque que les adultes soient infectés est égal à celui des enfants de l’école primaire (non vaccinés). La différence c’est que les enfants ont, en moyenne, beaucoup plus de contacts que les adultes. Ce qui fait que, dans les faits, leur rôle dans l’épidémie a augmenté.
Les chiffres de l’infection montrent effectivement que le covid circule allégrement dans les écoles et qu’il connait même une augmentation explosive dans les écoles primaires comme le montre le graphique de Sciensano. Au cours des 14 jours précédant le 19 octobre, dernier jour pour lequel nous disposons de données, il y a déjà eu plus d’infections que lors de la troisième vague de ce printemps. Ainsi, chez les enfants de 6 à 11 ans, il y a 2,5 à 3 fois plus d’infections que chez les adolescents plus âgés ou les adultes.
Dans aucune des autres vagues, les enfants des écoles primaires n’ont autant été touché. Cela s’explique par le fait qu’ils ne sont pas vaccinés et que les mesures de protection envers le virus ont sauté. On constate que de nombreux clusters sont partis d’une activité telle qu’une classe verte, un voyage en bus ou une fête d’anniversaire. Si auparavant le système de bulle ou le port du masque limitait la casse, aujourd’hui on voit ce qu’il se passe lorsqu’on laisse libre cours au virus.
Pourtant, toujours selon Hens, ce ne sont pas les enfants qui sont le « moteur de l’épidémie ». « Si c’était le cas, nous aurions vu des chiffres en hausse dès le mois de septembre, or ce n’est pas le cas. Les enfants de 6 à 12 ans jouent tout de même un rôle de catalyseur, dit encore Hens dans De Standaard. Et lui comme Van Gucht, virologue à Sciensano, ne sont pas pour laisser le virus circuler librement dans les écoles. « S’il y a peu de raisons de s’inquiéter pour les enfants eux-mêmes, puisque l’infection est généralement bénigne chez eux, il existe par contre un risque réel qu’à travers eux le virus se propage dans les groupes où les infections provoquent des hospitalisations », explique encore M. Van Gucht.
Un élève sur 4 dans l’enseignement primaire possédait des anticorps contre le coronavirus
Les enfants de moins de 12 ans ne sont pas encore vaccinés en Belgique, il est important de continuer à surveiller l’évolution de la présence d’anticorps contre le coronavirus dans ce groupe, estime Sciensano.
Au cours de la période du 20 septembre au 8 octobre 2021, plus d’un élève sur 4 (26,6%) de l’enseignement primaire possédait des anticorps contre le coronavirus, indique mardi une enquête de Sciensano et de la KU Leuven. C’est une nette augmentation par rapport au mesurage précédent qui avait été effectué en mai-juin 2021 (15,4%). Cela indique une circulation élevée du virus en dehors de l’école également étant donné que cette période correspond en grande partie aux vacances d’été. Outre l’augmentation constatée lors de ce mesurage, le 4e, pour la période septembre-octobre, on observe également d’importantes différences régionales. À Bruxelles, 36,1% des élèves possédaient des anticorps, alors que ce pourcentage était beaucoup plus faible en Flandre (26,3%) et en Wallonie (23,8%), selon l’étude. La présence d’anticorps chez un nombre relativement élevé d’élèves bruxellois est peut-être la conséquence d’une couverture vaccinale plus faible et de la plus grande circulation du virus en Région bruxelloise. Une étude effectuée plus tôt dans la province du Limbourg a démontré que la présence d’anticorps chez les jeunes enfants reflète le nombre de cas de Covid-19 dans le reste de la population locale, poursuit Sciensano.
Des classes trop rapidement fermées ?
Si ces derniers jours, une légère augmentation des fermetures de classes a été constatée dans les différents réseaux d’enseignement, on reste bien loin de la situation d’octobre 2020. Il n’empêche que les fermetures de classes et les quarantaines commencent à poser des soucis localement.
En temps normal, lorsqu’un cas positif est détecté, c’est le personnel des services de promotion de la santé (le PSE) qui se charge du tracing. C’est aussi lui qui décide si le cas est à haut risque et si, en accord avec l’AViQ, cela nécessite une fermeture. Sauf que depuis deux semaines le PSE fait grève et ne fait plus d’analyse de risque. Les services PSE espèrent de cette manière « tirer la sonnette d’alarme sur l’état de santé des élèves » et dénoncer un protocole en « perte de sens » puisque la plupart des enfants se retrouvent de toute façon en dehors des écoles.
Face à ce mouvement de mauvaise humeur, la ministre de l’Enfance, Bénédicte Linard, a assuré jeudi dernier que les opérations de tracing dans les écoles seraient normalement reprises par les Régions dès après le congé de Toussaint.
En attendant, la gestion de ces cas retombe sur les établissements qui n’en peuvent plus. Les directions des écoles touchées par le Covid sont débordées – pour ne pas dire perdues-, tant les consignes sont complexes et les informations provenant de l’ONE, des communes, de la Fédération Wallonie-Bruxelles nombreuses. Du coup, c’est souvent la débrouille et le cas par cas. Avec, parfois, l’impression que les mesures sont disproportionnées ou qu’il y a des fermetures sauvages.
La situation ne risque cependant pas de s’améliorer dans l’immédiat puisque les cas vont sans aucun doute encore augmenter dans les semaines à venir et qu’une solution n’est pas pour demain. Les différents ministres de la Santé ne sont pas parvenus à se mettre d’accord et la question ne sera, au mieux, tranchée que lors de la prochaine Conférence interministérielle Santé (CIM) qui aura lieu ce mercredi 27 octobre.
Rappel des règles
Un premier assouplissement des protocoles de mises en quarantaine est déjà entré en vigueur le 4 octobre. Aujourd’hui une classe ne peut être mise en quarantaine que si un deuxième cas de Covid apparaît dans une classe en une semaine (sauf si l’enquête épidémiologique démontre que le virus a été contracté ailleurs) ou si l’enseignant est positif. Dans ces deux cas, toute la classe doit être testée.
Si le test de l’enfant est positif, commence une quarantaine de 10 jours.
Si le test est négatif, il y a trois cas de figure:
>>> Si votre enfant a moins de 12 ans et n’est donc pas vacciné : il peut retourner à l’école mais doit refaire un test 7 jours plus tard. Une classe peut donc rouvrir au compte-goutte, mais l’école peut aussi décider de fermer une classe pour une semaine.
>>> Si votre enfant a plus de douze ans et est vacciné : la quarantaine prend fin après un premier résultat de test négatif. Toutefois, ici aussi un deuxième test doit être fait 7 jours après.
>>> Si votre enfant a plus de douze ans et n’est pas vacciné : il devra faire une quarantaine de 7 jours en attendant le second test. Si celui-ci est négatif, la quarantaine prend fin. S’il est positif, une quarantaine de dix jours commence.
Mon enfant est en quarantaine, dois-je aussi me mettre en quarantaine ?
Oui, puisque vous êtes considéré comme un contact à haut risque (comme les frères et soeurs d’ailleurs). Vous devrez quoi qu’il arrive être testé à deux reprises, au jour 1 puis au jour 7.
>>> Si vous êtes vacciné et que votre premier test est négatif : vous n’êtes plus en quarantaine (mais devez tout de même faire le second test).
>>> Si vous n’êtes pas vacciné et que votre premier test est négatif : vous devez rester en quarantaine jusqu’au deuxième test.
>>> Si vous êtes positif au premier test, vacciné ou non, vous devez rester en quarantaine durant 10 jours à compter de la date du résultat.
Mon enfant est mis en quarantaine, mais je dois travailler que faire ?
Si vous n’êtes pas vous-même malade, vous pouvez demander à votre employeur de télétravailler. Si le télétravail n’est pas une option, voici les autres possibilités.
>>>Si vous êtes salarié :
Le chômage temporaire pour force majeur est encore valable jusqu’au moins le 31 décembre 2021, mais uniquement en cas de covid. L’Onem a mis en place une procédure simplifiée et il peut être demandé si l’école ou la crèche est fermée ou si l’enfant est en quarantaine. Il faut une attestation de l’école ou un certificat du médecin. Ce chômage équivaut à 70% du salaire moyen et est plafonné à 2.840,84 euros par mois. Un supplément de 5,74 euros par jour à charge de l’Onem est aussi prévu.
>>> Si vous êtes indépendant :
Le droit passerelle de quarantaine reste d’application jusqu’à fin décembre 2021, mais ce dernier n’est valable que si l’enfant est en quarantaine ou que l’école ou la crèche est fermée temporairement. Ce droit passerelle peut être demandé à sa caisse d’assurances sociales et est octroyé par période de 7 jours d’arrêt complet de l’activité
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