Coronavirus: voici comment votre commune pourrait être reconfinée

Tex Van berlaer Collaborateur Knack.be

Le Conseil national de Sécurité devrait décider aujourd’hui d’autoriser les bourgmestres à reconfiner leur commune pour lutter contre le coronavirus. Quelles sont les pistes envisagées ?

Le coronavirus connait un rebond en Belgique depuis plusieurs jours. Dans certaines communes, les infections augmentent à un rythme préoccupant. C’est le cas d’Anvers, dont le bourgmestre Bart De Wever a décidé de prendre les devants avec de nouvelles mesures. Mais qu’en est-il des autres communes ? Les autorités flamandes ont élaboré une feuille de route, dont nous vous parlions déjà ce mercredi, pour encadrer le reconfinement (hyper-)local et qui sera présentée ce jeudi au Conseil national de Sécurité (CNS). Des ajustements sont par ailleurs encore possibles. En voici les grandes lignes.

Le plan mentionne une approche élaborée jusqu’à la plus petite échelle. De cette façon, il serait même possible d’agir par quartier. Cela devrait permettre d’éviter qu’une ville entière ne doive être fermée lorsque des épidémies se produisent dans des quartiers précis. Si nécessaire, un quartier, ou un village, pourrait donc être complètement fermé. Il existe par ailleurs un plan pour accueillir les résidents qui se trouveraient en dehors de l’espace en question au moment de sa fermeture.

Dans la zone fermée, un couvre-feu peut être déclaré et/ou une interdiction de rassemblement de plus de deux personnes peut être imposée. Cela signifie que la bulle de 15 personnes peut pratiquement disparaître. Le scénario laisse également la porte ouverte à une interdiction des rassemblements par âge. Les petits enfants, par exemple, pourraient encore jouer dehors.

Si nécessaire, l’administration peut exiger le port de masques dans les espaces publics et fermer à nouveau presque tout ce qui peut l’être. Réintroduire la règle du « déplacement essentiel » est également une option, tout comme exiger le télétravail pour ceux qui en sont capables.

Écoles, restaurants, marchés, piscines et même forêts : tout peut être réorganisé en mode « confinement », comme nous l’avons connu ces derniers mois. Les transports publics et les courses en taxi peuvent également être limités. Toutefois, les magasins alimentaires, les pharmacies, les marchands de journaux et les stations d’essence doivent rester ouverts en permanence. Les réparations indispensables dans la maison, comme le chauffage, doivent également pouvoir continuer.

Les manifestations sportives peuvent également être annulées. Il est donc tout à fait concevable que lorsque la compétition de football sera relancée (le 8 août prochain), certains matches ne puissent pas avoir lieu, tandis que les autres se poursuivent.

Dans le cas d’une épidémie hyperlocale, les conséquences pratiques sont déjà envisagées. Par exemple, la capacité des hôpitaux dans la région sera augmentée. Le travail de la police doit également pouvoir être assuré. Les services essentiels tels que la collecte des déchets doivent continuer à être garantis.

Dans tous les cas, le suivi des contacts reste essentiel en termes de prévention et de contrôle. Les personnes chargées de la recherche des contacts devraient collaborer plus étroitement avec les médecins généralistes notamment. C’est déjà le cas dans onze communes flamandes, dont Anvers et Hasselt.

Le scénario tient également compte de la possibilité de fermer des « collectivités », comme un centre de soins résidentiels, un centre d’asile ou un immeuble.

Le plan se prépare également à des perturbations parmi les résidents mécontents. Dans la boite à outils du plan, on mentionne notamment la gestion d’éventuelles rébellions populaires.

Une résurgence incontrôlable du nombre de nouveaux cas, qui dépasse les communes, est également prise en compte. Dans ce cas, il n’y aurait guère d’autre choix que d’imposer des mesures à caractère provincial, voire national. Une situation que ce plan vise précisément à éviter.

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