Coronavirus : les « contact tracers », un projet encore loin d’être abouti
Si on parlait dans un premier temps d’un traçage électronique via les smartphones, une piste humaine est également envisagée pour identifier les citoyens potentiellement contaminés. La Belgique souhaite ainsi recruter 2.000 enquêteurs. Mais qui sont-ils ?
La Wallonie, la Flandre et Bruxelles comptent recruter 2.000 enquêteurs chargés d’identifier les citoyens potentiellement contaminés par le coronavirus. La méthode employée ? Le tracking humain. Il s’agira de reconstituer le parcours des citoyens déjà testés et reconnus comme étant porteurs du virus, afin de retrouver les personnes avec qui ils sont entrés en contact.
Du tracking humain
Concrètement, le médecin en présence d’un patient évalue la gravité de la situation et décide si un test doit être effectué ou non. Les données sont alors recueillies par un laboratoire et stockées dans une base de données accessible à un callcenter.
Si le patient est testé positif au coronavirus, un agent de ce callcenter, « le contact tracer », sera alors chargé de contacter par téléphone le malade afin d’établir avec lui la liste des personnes avec lesquelles il est entré en contact au cours des 14 derniers jours. Celles-ci seront alors elles-mêmes contactées et invitées à se faire tester à leur tour. Les citoyens qui seront déclarés porteurs du virus devront ensuite s’isoler pendant deux semaines, afin d’éviter toute autre contamination.
« L’objectif est d’alerter rapidement le plus grand nombre possible de personnes ayant été en contact avec des personnes infectées afin qu’elles puissent se protéger et prendre des mesures – telles que l’auto-isolement ou la vigilance face aux symptômes – afin de protéger les autres. Cela permet d’éviter une éventuelle résurgence d’une épidémie. », précise Wouter Beke dans un communiqué.
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Qui sont ces 2000 enquêteurs ?
D’après les estimations des experts, la Wallonie a besoin de 600 enquêteurs, Bruxelles de 200 et la Flandre de 1.200. Si le gouvernement flamand souhaite commencer à recruter ces personnes avec le soutien d’un consultant externe, le gouvernement wallon a, quant à lui, défini un profil de fonction.
Ainsi, les futurs « contact tracers » wallons seront de préférence « des secrétaires médicaux, des assistants sociaux… Des personnes qui ont l’habitude du contact humain« , a déclaré à la RTBF Brigitte Bouton, inspectrice générale du département santé de l’AVIQ, l’Agence wallonne pour une vie de qualité.
Les citoyens recrutés devront alors suivre une petite formation de quelques heures seulement, afin de comprendre le fonctionnement de la future « plateforme électronique » développée par l’ensemble des Régions.
« L’utilisation d’une application pour smartphone, de traçage des contacts, sera envisagée dans un second temps, en complément du traçage par contact humain« , selon Wouter Beke.
Où en est-on ?
L’idée est de faire en sorte que ce call center soit opérationnel pour le 3 mai, soit la veille de la mise en place du plan de déconfinement progressif. Mais pour l’instant, le projet est encore loin d’être abouti : « C’est encore au stade de discussions, il n’y a encore rien de concret « , précise une porte-parole du SPF Santé. Reste à savoir si le projet verra bel et bien le jour… En attendant, les mesures de distanciation sociale et d’hygiène restent essentielles, puisqu’il s’agit des seules mesures suffisamment claires à ce jour.
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