Steven Van Gucht, virologue. © Belga

Coronavirus en Belgique: 116 hospitalisations et 110 décès dans les dernières 24h

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le nombre de patients en soins intensifs se stabilise.

272 nouveaux cas ont été rapportés dans les dernières 24h : 199 patients résident en Flandre, 62 en Wallonie et 10 à Bruxelles. Le nombre total de cas confirmés s’élève à 50 781.

Au total, 2 849 patients sont actuellement hospitalisés. 116 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées au cours des dernières 24h. Au total, 646 patients se trouvent en soins intensifs, c’est-à-dire autant qu’hier. Le nombre de patients ventilés artificiellement est quant à lui en diminution.

12 731 patients sont sortis de l’hôpital et ont été déclarés guéris depuis le 15 mars, soit une augmentation de 290 au cours des 24 dernières heures, « un nombre considérable », indique le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem.

8 339 décès au total ont été rapportés, soit une augmentation de 110 décès au cours des dernières 24h et 229 décès supplémentaires en hôpital notifiés entre le 24 mars et le 4 mai. Pourquoi un recalcul ? Le porte-parole explique : « Même au sein des hôpitaux, des patients n’ont pas eu de test PCR positif. Un scanner du thorax a pu confirmer que certains patients étaient porteurs du Covid-19. Certains patients ont été étiquetés ‘cas possible’. » L’OMS demande que les cas suspects soient aussi comptabilisés avec les cas confirmés par test, ce que la Belgique fait depuis quelques semaines.

Pour ce qui est de ces décès, 280 ont eu lieu à l’hôpital, 59 dans une maison de repos et de soins. Dans ce dernier groupe, 78% a été confirmé par un test COVID-19. Ces derniers jours, on observe plus de décès à l’hôpital que dans les maisons de repos: « C’est lié au fait que l’épidémie au sein des maisons de repos s’est atténuée. Le testing systématique du personnel et des résidents a permis de mieux isoler les porteurs du virus. Cela permet de diminuer la transmission et les nouveaux cas », explique Yves Van Laethem.

Sur les 8 339 personnes décédées, 48% sont mortes à l’hôpital, 51% dans une maison de repos et de soins, 0,3% à la maison et 0,4% à un autre endroit. Les décès à l’hôpital sont tous des cas confirmés. Les décès ayant eu lieu dans des maisons de repos et de soins concernent des cas confirmés (19%) ou des cas suspects (81%).

Le nombre de tests a quant à lui augmenté en puissance ces derniers jours.

Attention aux symptômes précoces

Le porte-parole demande d’être attentif aux symptômes précoces, qui peuvent être assez éloignés des symptômes classiques. Lesquels ? Une fatigue particulièrement intense, le fait de ne pas se sentir bien, des douleurs musculaires ou courbatures, des maux de tête inhabituels, des douleurs dans les yeux ou à l’arrière des yeux, des troubles du goût ou de l’odorat. « Les symptômes classiques (toux, difficulté respiratoire, fièvre) surviennent plus tard, en retard par rapport au début réel de l’infection. C’est au début que nous sommes le plus contagieux : c’est un moment crucial », indique-t-il. Une étude menée auprès du personnel des soins de santé dans différents hôpitaux des Pays-Bas montre en effet que les symptômes précoces de la maladie infectieuse Covid-19, dont est responsable le virus SARS-Cov-2 , diffèrent des symptômes classiques souvent cités jusqu’ici et permet de déceler les signes avant-coureurs en attendant qu’un diagnostic puisse être posé. Les chercheurs ont demandé aux participants de noter de manière prospective les symptômes qu’ils présentaient. Au total, 800 membres du personnel des soins de santé néerlandais ont pris part à cette symptomatologie élargie.

A quoi faire attention concrètement ? Yves Van Laethem indique plusieurs étapes :

– Faire attention à la présence d’un symptôme précoce ou classique. Egalement à un symptôme de diarrhée (répétée, sans cause connue).

– Si c’est le cas, il faut rester à la maison et contacter son médecin traitant/généraliste. Ce dernier prescrira un si nécessaire. Les critères pour accéder aux tests ont d’ailleurs été élargis ces derniers jours.

– En attendant le résultat du test, il faut s’isoler un monde extérieur et noter les personnes vues pendant les dernières 48h.

– Le résultat du test est systématiquement communiqué. S’il est positif, un suivi par le médecin se met en place.

« Les troubles du goût et de l’odorat et les douleurs musculaires ont pu être associés de manière très précise » à un diagnostic positif au Covid-19 dans les jours qui suivent, a souligné Van Laethem. « C’est en appliquant de manière disciplinée ces directives qu’on va éviter une deuxième vague importante », insiste-t-il.

Une deuxième vague?

Une deuxième vague est toujours possible, confirme le porte-parole. Les mesures et le côté très progressif du confinement doivent l’éviter mais il existe plusieurs scénarios possibles : « Soit on ne respecte pas les mesures lors du déconfinement et elle arrivera rapidement, fin mai/début juin. Il faut l’éviter absolument. Soit elle survient plus tard : après les vacances de juillet-août s’il y a beaucoup de mélanges de population et que les gestes barrières ne sont pas bien appliqués. Soit, dans un cycle plus important, le virus se représente durant la période hivernale, comme la grippe saisonnière ». Le but est d’observer les mesures pour que cela ne soit que de petites vaguelettes, et non une vague importante, précise-t-il.

« Après avoir aplati la courbe de propagation, nous devrons, dans les prochains mois, davantage faire chuter le taux de reproduction du virus », explique de son coté Benoit Ramacker, porte-parole du Centre de Crise. Cela se fera grâce aux mesures de prévention et aux gestes barrières, dans ce qu’il nomme la « nouvelle réalité sécurisée ».

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