Coronavirus: des écouvillons livrés aux centres de dépistage feraient saigner un patient sur deux
Les écouvillons d’une société wallonne, livrés par le fédéral aux centres de dépistage, provoqueraient beaucoup de problèmes chez certains adultes et chez les enfants, relaie lundi le magazine médical Medi-Sphère. « Ils font saigner un patient sur deux », selon des témoignages recueillis auprès des médecins.
« Nous sommes confrontés depuis 15 jours à un problème d’écouvillons. Ils sont très coupants. Même en les frottant sur le doigt, cela fait mal. Ces écouvillons se prennent dans les poils du nez et ils font saigner un patient sur deux. A l’utilisation, ils sont rigides et ils cassent très vite », dénonce le Dr Maxime Delvaulx, assistant en médecine, en poste au Drive In de test de Lasne.
Cela amène les médecins à faire des choix. « Nous ne les utilisons plus pour les enfants ni pour les adultes sous anticoagulants. » Le Dr David Simon, médecin généraliste à Colfontaine dans le Hainaut, le confirme au magazine médical: « L’embout est plus gros. Cela provoque des saignements de manière plus fréquente. Ces saignements n’ont toutefois pas d’impact sur le résultat du test. Je ne les utilise pas non plus sur les enfants pour lesquels nous avons gardé un stock d’anciens écouvillons. »
Interpellé par Medi-Sphère à propos de ces plaintes, Roger Cocle, CEO de la société Any-Shape qui a fourni ces écouvillons au fédéral, rappelle les instructions inscrites sur la notice: « Nos écouvillons ne sont pas destinés aux enfants ni aux patients sous traitement anticoagulant. Cela est inscrit explicitement sur la notice ».
« Nous avons produit 650.000 écouvillons et ils sont disponibles depuis le mois de juin. 60.000 à 70.000 tests ont été utilisés au CHU de Liège sans plainte particulière. Je me permets toutefois de m’interroger sur la position dans laquelle les tests sont effectués dans les autos. La position n’est pas idéale. Je rappelle que nous avons une vidéo qui se trouve sur notre site avec la bonne marche à suivre », précise-t-il encore.
Certains médecins des centres de dépistage pointent également du doigt la surcharge administrative et de patients, l’absence de rémunérations ainsi que le manque de matériel, notamment à Lasne et à Jambes.
« Il n’y a pas de pénurie », a cependant réagi, auprès de Belga, le cabinet de Philippe De Backer, ministre en charge du matériel pour lutter contre le coronavirus. « Des écouvillons sont disponibles pour tous les centres. Il faut savoir que des camionnettes circulent pour livrer les centres de dépistage. Le week-end dernier, les chauffeurs de ces camionnettes se sont trouvés à court de matériel parce qu’ils n’ont pas pu se réapprovisionner auprès des grands labos centraux, ces derniers étant fermés le week-end. Dorénavant, nous fournirons plus de stock aux chauffeurs ».
« De plus, Jambes, est l’un des seuls centres de dépistage qui est ouvert sans rendez-vous le week-end. Il a donc drainé pas mal de monde, des gens venus de Bruxelles et d’ailleurs… d’où l’épuisement des réserves », ponctue le cabinet.