Construire moins cher, pour être à la portée des revenus les plus faibles
Et par extension, des amateurs les plus jeunes… Le « low cost » du logement, voilà le projet de récentes initiatives privées.
L’accessibilité des jeunes – ou, de manière générale, des moins fortunés – à la propriété n’est pas la préoccupation des seuls pouvoirs publics. Des initiatives privées fleurissent chez nous depuis quelques années, souvent inspirées de modèles développés à l’étranger. Trois grands principes les régissent : la faible superficie des logements, la construction low cost et la suppression du coût du foncier. Autant de facteurs qui agissent directement sur la valeur des biens.
Petits, modulables et… itinérants
Construire petit pour construire abordable, la formule est certainement la plus aisée à mettre en oeuvre. Les promoteurs l’ont bien compris, qui ont augmenté leur offre de studios et d’appartements 1-chambre en conséquence. Plus originaux, les concepts des » tiny flats » et des » tiny houses « . Le premier, mis en place entre autres à New York, consiste à jouer sur le mobilier, dépliable et repliable à l’envi, pour rassembler toutes les pièces de la maison en une, multimodale. Le second est aussi né outre-Atlantique. Il mixe le concept de la cabane et de la caravane, installant des maisonnettes sur des remorques. Plusieurs Belges se sont lancés dans la brèche, dont le célèbre parapentiste bruxellois Thomas de Dorlodot (31 ans). Auteur de la première » tiny house » du pays, il en promeut l’art de vivre par le biais de la marque Wildernest (www.wildernest.be). Plus au nord, le très jeune Louis De Keyser (18 ans), originaire de Gand, a créé la société Tiny House Belgium après un voyage aux Etats-Unis. Il propose aux amateurs de construire leur minimaison sur roues (7 mètres de long sur 2,5 de large et 4 de haut, 3,5 tonnes) suivant deux tarifs : un kit » do it yourself » comprenant la structure, le toit et les murs pour 15 000 euros ; le produit complet, clé sur porte, pour 35 000 euros (www.tinyhouseprojects.org).
Des containers maritimes
L’alternative de la construction low cost, grâce à de la récupération, des matériaux bon marché et des économies de main-d’oeuvre, s’illustre notamment par la transformation de containers maritimes en logements. Un chantier de 15 biens de ce type est en cours à Pont-à-Celles, porté par Francesco Colabufalo, patron de la société bruxelloise Xyko (Berchem-Sainte-Agathe). Compter 80 000 et 99 000 euros pour des appartements d’une chambre de 57 m² et de deux chambres de 72 m². » Les premiers sont formés de deux containers de 40 pieds (12,5 mètres), les seconds se voient annexer un troisième container de 20 pieds (6,25 mètres) ; cela va extrêmement vite à construire « , assure-t-il. A vendre aussi. Livré en mars 2017, l’ensemble a été commercialisé sur plans en… 15 jours de temps. » J’ai privilégié les jeunes, des primo-acquérants, pour occupation propre « , souligne le maître d’ouvrage. Lequel a déjà été contacté par des investisseurs pour des projets nettement plus importants et planche sur un concept de villas design, toujours dans des containers.
Enfin, retirer le foncier du calcul du prix d’acquisition d’un bien est traditionnellement du ressort d’une structure publique, à tout le moins institutionnelle. Il existe cependant certains systèmes opérés via des partenariats public-privé, à l’image du Community Land Trust, lui aussi originaire des Etats-Unis. Le principe ? Le terrain est et reste aux mains d’une organisation collective (le Trust) tandis que le bâti appartient à ses occupants, qui disposent d’un droit d’usage du foncier. (www.communitylandtrust.wordpress.com).
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