Assemblée générale chez bpost: l’entreprise postale s’en sort sans questions fâcheuses
Un conseil d’administration exceptionnel s’est tenu ce mercredi du côté de bpost. Le conseil d’administration de l’entreprise postale était invité à s’expliquer devant les actionnaires, qui se sont montrés résignés.
Malgré l’accumulation de scandales autour de bpost, l’entreprise n’a pas été confrontée à de fâcheuses questions de ses actionnaires lors de l’assemblée générale de mercredi matin. Seul un petit actionnaire a pris la parole, mais sans mettre en cause la présidente du CA, Audrey Hanard, ou la direction actuelle. Tous les points à l’ordre du jour ont été votés, celui sur la décharge des administrateurs et sur la nouvelle politique de rémunération n’ont pas été abordés, comme demandé par la ministre De Sutter.
L’Etat belge contrôle 51,04% du capital de bpost et avait donc, en sa qualité d’actionnaire majoritaire, demandé que ces deux points ne soient pas soumis au vote tant que les enquêtes sur les fraudes éventuelles ne soient terminées. La présidente du CA a accepté et a annoncé que le premier rapport d’audit interne avait été transmis au parquet. Tous les autres points à l’agenda ont été approuvés à une large majorité par les actionnaires, y compris la nomination de deux nouvelles administratrices: Ann Caluwaerts de Telenet et Ann Vereecke, professeure à l’école de management Vlerick.
En fin de journée cependant, le cabinet d’avocats SQ – WATT Legal a annoncé lancer un examen préliminaire sur « d’éventuelles violations de la loi dans le dossier bpost à la demande d’investisseurs ». Le cabinet se profile comme « défenseur des actionnaires minoritaires ». L’enquête se concentre sur la question de savoir si les investisseurs ont subi des dommages et qui en est responsable, tant les aspects civils que pénaux seront examinés. « La question clé est de savoir si les actionnaires privés ont été dupés, avec un chiffre d’affaires artificiellement gonflé. Cela vaut également pour l’introduction en Bourse de 2013 : la mariée a-t-elle été maquillée pour privatiser à des conditions plus avantageuses ? En principe, il n’y a pas de problème à ce qu’une entreprise remporte des contrats exceptionnellement avantageux. Sauf si la contrepartie est l’État : il pourrait alors s’agir d’une aide d’État, remboursable rétroactivement, comme dans le cas de Duferco. Les dégâts boursiers pourraient donc être énormes », argumente Laurent Arnauts pour le cabinet.