L'arrêt de Doel 4 et Tihange 3 à l'hiver 2025-2026 pourrait compliquer l'arrivée de la voiture électrique

Comment l’arrêt du nucléaire pourrait retarder le démarrage de la voiture électrique

Nathan Scheirlinckx
Nathan Scheirlinckx Journaliste au Vif

Lors de l’hiver 2025-2026, la Belgique pourrait bien connaître des soucis d’approvisionnement énergétique. L’arrêt des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 pour cause de travaux devrait compliquer l’arrivée massive de la voiture électrique.

L’arrêt du nucléaire posera-t-il des problèmes pour l’arrivée de la voiture électrique en Belgique ? Dès 2035, il ne sera plus possible d’acheter de voiture thermique (essence/diesel/hybride/CNG) sur le territoire de l’Union européenne. Le temps est donc compté pour remplacer la flotte automobile thermique par une flotte électrique, supposée plus vertueuse.

Mais ce règlement européen pourrait causer bien d’autres soucis à la Belgique. Car l’arrivée massive de la voiture électrique augmentera les besoins en électricité. Ceci alors que notre pays va déjà chercher son énergie chez les voisins européens, la France en tête.

« On rajoute une charge sur un système qui n’est pas prêt », clame Damien Ernst, professeur à l’ULiège et spécialiste des questions énergétiques. Pour lui, nucléaire et voiture électrique pourraient faire un mauvais mélange. « On risque de manquer d’électricité à l’hiver 2025-2026. Aucun réacteur nucléaire ne fonctionnera, et ne parlons pas des centrales au gaz ». La construction de deux centrales au gaz avait été un temps envisagée par le gouvernement, qui a depuis mis le projet au placard. Plus récemment, dans le cadre des négociations du CRM, le mécanisme de rémunération de capacité, on apprenait même qu’aucune nouvelle centrale au gaz ne serait construite avant 2028.

Voiture électrique: ce qu’il manque pour couvrir les besoins en électricité

Quelle quantité d’électricité manque à la Belgique pour arriver à couvrir ces besoins d’électricité en augmentation ? « On devra produire 2 à 3 fois plus que ce n’est le cas maintenant, présage Francesco Contino, professeur à l’institut iMMC de l’UCLouvain. Cela correspond à 20 TWh, soit l’équivalent de la production annuelle de renouvelable ». Où allons-nous aller chercher l’électricité supplémentaire dont nous aurons besoin ? « Nous devons travailler à plus d’efficacité énergétique, pose Georges Gilkinet. Mais nous développons comme jamais les énergies renouvelables et les capacités de stockage. Tout comme les interconnexions entre pays, afin de disposer en tout temps d’une énergie verte en abondance ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire