Comment la Belgique a changé en 40 ans
Le Vif fête ses 40 ans et retrace l’évolution de la Belgique depuis les débuts du magazine et de la décennie 1980. C’était hier et avant-hier. Parfois, c’est toujours aujourd’hui.
Quarante bougies pour Le Vif. C’est au cœur de l’hiver 1983 que le premier exemplaire du magazine est sorti de presse. Un numéro dont la couverture jaune barrée d’un grand W rouge annonçait un dossier consacré au défi wallon: «Après la descente aux enfers, voilà l’heure du renouveau et du redéploiement wallon.» En couverture également, un grand concours doté de cinq voitures à gagner, et du sport au programme. A l’intérieur, des dossiers d’actualité, de la culture, des grilles télé. Le tout parsemé de-ci de-là de pages de pub vantant les bons moments promis par le tabac et l’alcool, annonçant le charbon en vedette à Batibouw, exposant la qualité des armes de la FN ou proposant des actions BBL à 1 600 francs. Bref, des titres qui pourraient encore être écrits aujourd’hui, des visuels qui rendent un brin nostalgique et des promesses commerciales qui appartiennent à une époque révolue.
C’est cette carte postale d’un temps à la fois lointain et si proche qui est à la base de ce numéro spécial anniversaire que la rédaction du Vif vous propose aujourd’hui. Qu’est-ce qui a changé en quarante ans en Belgique? Comment le Belge a-t-il évolué entre 1983 et 2023? Est-il plus grand, en meilleure santé? Par quoi a été remplacé le trio côte de porc, pommes de terre, haricots princesse au menu du soir?
Comment la vie publique a-t-elle évolué? Autour de quels piliers s’est-elle organisée?
Quel était notre rapport à l’environnement et à la biodiversité? Comment nous déplacions-nous? Avec quelle conscience et quelles intentions? Parlions-nous déjà d’efficacité énergétique? Qui étaient ces femmes et ces hommes qui faisaient rayonner la Belgique hors des frontières? La Belgian New Wave des années 1980 a-t-elle infusé dans le sang de Stromae et Angèle? Quand Kevin De Bruyne «s’en bat les couilles», de quoi est-il le reflet?
Impossible, évidemment, de tirer un bilan global mais plusieurs constats s’imposent néanmoins. Le premier, incontournable, est l’empreinte indélébile de la révolution numérique qui s’est immiscée partout et est devenue indispensable, reléguant aux oubliettes certains produits et services et en imposant d’autres.
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Evidence, encore: le Belge de 2023 est davantage en prise avec son environnement. Sa conscientisation écologique est manifeste. Mais sans passage à l’acte suffisant. Pareil pour l’égalité des genres. A travers les récits de deux femmes confrontées à une intervention volontaire de grossesse, l’une en 1983, l’autre aujourd’hui, mis en dessins par la jeune autrice belge de BD Adlynn Fischer, on comprend le chemin parcouru. Et celui, encore long, qu’il reste à arpenter.
Ce numéro anniversaire est le reflet d’une évolution. De ce qui a changé, de ce qui s’est amélioré ou détérioré. De tout ce qui est simplement différent.
Libre à nos successeurs de refaire l’exercice dans quarante ans. Et à vous de nous lire, toujours.
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