Pascal De Sutter
Cohabitation: « en Belgique, on vit à la belge »
Une résolution du Parlement wallon demande au gouvernement régional l’interdiction du port de signes religieux au sein des administrations de Wallonie. En fait, pratiquement personne n’ose dire que ce que tout le monde sait : c’est le voile islamique qui est visé…
Cette hypocrisie n’existe qu’à cause de la pression du politiquement correct qui oblige tout le monde à publiquement approuver l’idée que « l’Islam est une religion de paix, de tolérance et d’amour de son prochain » (1).
Sous cette pression de la pensée unique, on considère comme raciste ou fascisant tout qui oserait dire ne plus « se sentir chez lui » (2). Et pourquoi ce soi-disant racisme ? A cause de la crise économique, répond la « bienpensance ». Sinon, nous aurions forcément tous envie de vivre dans une société de plus en plus multiethnique, multiculturelle et multiconfessionnelle.
Réfléchissons à d’autres explications moins correctes. Avant la mondialisation, l’immigration concernait des populations proches qui nous ressemblaient physiquement, culturellement et linguistiquement. Je prends pour exemple les Italiens qui ont été intégrés sans sérieuses difficultés en Wallonie. Longtemps, la plupart des immigrés respectaient l’adage « Si tu es à Rome, vis comme les Romains ; si tu es ailleurs, vis comme on y vit » .
Généralement, femmes et hommes étrangers s’habillaient à la mode locale et donnaient des prénoms typiques de la région d’accueil à leurs enfants. Ils embrassaient souvent les coutumes et la religion du nouveau pays et allaient parfois jusqu’à changer leur nom de famille pour mieux s’intégrer. Peut-on reprocher aux nouveaux immigrés de moins agir ainsi ? Certainement pas, car nous ne faisons pratiquement rien pour les aider à l’assimilation. Et les étrangers qui font des efforts considérables pour s’intégrer ne sont que peu récompensés.
Or, la vérité psychologique est que plus quelqu’un est différent, plus il suscite le rejet. La deuxième explication du dramatique rejet actuel de l’étranger est encore plus taboue à exprimer : c’est le facteur numérique. Quand une petite minorité de gens immigrent quelque part, tout se passe bien. Par contre, quand les nouveaux venus se multiplient à grande échelle, les autochtones se sentent en danger d’extinction. Ce n’est pas du racisme, c’est de l’instinct de survie. Demandez aux Indiens d’Amérique ce qu’ils pensent de l’immigration massive de gens qui ne s’intégrèrent pas à leur coutume, langue et religion.
Je pense que l’immigration est une excellente chose et contribue à la vitalité d’un pays. Mais il me semble urgent de l’aborder d’une façon proactive et sans tabou. Il faut multiplier les services d’accueil pour immigrés. En les rejetant, on les pousse à se replier sur eux-mêmes. Il convient de les recevoir chez nous chaleureusement et avec sympathie. Mais il faut dès le début, clairement et sans détour, leur exprimer qu’en Belgique, on vit à la belge.
Pour cela, il faudrait développer des mesures incitatives à l’intégration. Par exemple, en donnant des avantages ciblés aux immigrés qui posent des actes concrets d’assimilation. Punissons plus sévèrement tous les vrais racismes et les réelles discriminations. Osons établir des quotas d’immigration par nationalité et religion. Evitons des regroupements massifs de même culture qui forment ensuite des ghettos. Favorisons (momentanément) l’immigration de populations culturellement proches de celle des Belges de souche. Afin de laisser un peu de temps au pays pour absorber les immigrés de cultures et moeurs très différentes. Mais rien ne vous oblige à penser comme moi…
Pascal De Sutter, psychologue politique
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