Ce qui va changer en 2023 pour votre pension
Du changement en 2023 pour la pension minimum, mais aussi les autres revus sociaux. Etes-vous concerné ? Le Vif fait le point.
La pension minimum à plus de 1.500€ par mois
Les revenus sociaux tels que la pension minimum, la garantie de revenus aux personnes âgées (Grapa), le revenu d’intégration sociale (RIS) et l’allocation de remplacement des revenus (ARR) pour les personnes handicapées seront revalorisés le 1er janvier 2023, a annoncé le cabinet de la ministre fédérale des Pensions et de l’Intégration sociale, Karine Lalieux. Cette hausse concerne plus d’un million de personnes.
Avec une augmentation de 2,6%, la pension minimum pour une personne isolée avec une carrière complète de 45 ans, s’élèvera désormais à 1.549 euros nets par mois, indexation et enveloppe bien-être incluses. Concernant les ménages, ce montant atteindra 2.045 euros nets par mois. La Grapa connaitra également une hausse et s’établira à 1.460 euros par mois pour une personne isolée et à 973 euros pour un cohabitant. Le RIS et l’ARR passeront à 809,42 euros bruts par mois pour les cohabitants, 1.640,83 euros bruts par mois pour les personnes avec charge de famille et 1.214,13 euros bruts par mois pour les personnes isolées. Une nouvelle revalorisation de ces revenus sociaux aura lieu le 1er janvier 2024.
Du changement pour la pension complémentaire
La transparence et la clarté du système de pension complémentaire (deuxième pilier de pension) seront renforcées à partir du 1er janvier 2023. Concrètement, les règles pour tous les organismes de pension seront harmonisées afin que toutes les personnes affiliées, soit 4,13 millions, disposent des mêmes informations, compréhensibles, claires et correctes pour tous. Certaines démarches administratives seront également simplifiées grâce au renforcement du rôle de Sigedis et de mypension.be.
L’objectif est de gagner en « lisibilité et prévisibilité » pour renforcer la confiance des citoyens dans le système des pensions, qui reste malheureusement encore trop faible en raison de la complexité de la matière », précisent le ministre des Indépendants David Clarinval et la ministre des Pensions Karine Lalieux. Ces changements doivent permettre de mieux informer les travailleurs concernés. Ces changements concerneront aussi bien les salariés que les indépendants qui sont respectivement 76 % et 57 % à se constituer une pension complémentaire, ressort-il des chiffres de pensionstat.be.
Pour les accueillants d’enfants
Le montant de la pension des accueillants d’enfants qui partiront à la retraite à partir du 1er janvier 2023 sera plus élevé. Les accueillants ne disposent d’un statut et de leur propre protection sociale que depuis le 1er avril 2003. Ils n’ont dès lors acquis aucun droit à la pension pour les années de travail précédent cette date.
La nouvelle loi vise à compenser cette situation. Désormais, les années travaillées par les assistantes maternelles après 2003 seront multipliées par un coefficient et pèseront davantage dans le calcul afin de faciliter l’accès à la pension minimum garantie.
Pour les parents veufs avec pension de survie
À partir du 1er janvier, les mères veuves et les pères veufs pourront cumuler davantage de revenus avec leur pension de survie. Le montant maximal de revenus autorisés pour le cumul d’une pension de survie avec les revenus d’un emploi ou d’un mandat sera augmenté en fonction du nombre d’enfants à charge, a indiqué la ministre fédérale des Pensions Karine Lalieux. La hausse s’élèvera à 5.000 euros par enfant à charge, sur une base annuelle.
À partir du mois de janvier, la limite de revenus pour un employé ou un fonctionnaire sera dès lors de 30.152 euros par an avec un enfant à charge, 35.177 euros/an avec deux enfants, etc. Jusqu’ici, les revenus maximums autorités sans réduction de la pension de survie s’élevaient à 20.102 euros pour les salariés qui ne touchaient aucune allocation familiale et 25.127 euros avec allocations familiales. Pour les indépendants, ces montants étaient de respectivement 16.082 euros et 20.102 euros.
La pension de survie est accordée aux personnes qui ont au minimum de 48,5 ans. Cet limite d’âge sera relevée progressivement pour atteindre 50 ans en 2025. En dessous de cet âge minimum, les personnes concernées par la perte de leur conjoint ont droit à une allocation de transition.
Nouveauté pour les conjoints aidants d’indépendants
À partir du 1er janvier, un nouveau mode de calcul facilitera l’accès à la pension minimum des conjoints aidants d’indépendants. Ce n’est qu’à partir de 2003 que les conjoints aidants d’indépendants ont commencé à se constituer des droits de pension. Certains d’entre eux peuvent donc difficilement prouver les 30 ans de carrière nécessaires pour avoir accès à la pension minimum d’indépendants.
À la nouvelle année, ces conjoints aidants vont bénéficier d’un nouveau mode de calcul des « deux tiers de carrière complète » requis pour cette pension. La « carrière » en question ne sera calculée qu’entre 2003 et la prise de la pension, pour les personnes remplissant les conditions (conjoints aidants ayant cotisé depuis 2003 ou 2005, sans accès à la pension minimum, nés entre le 1er janvier 1956 et le 31 mai 1968).
Au moins 17.326 conjoints aidants d’indépendants (dont 88% sont des femmes) devraient pouvoir accéder à la pension minimum grâce à cette mesure, fait valoir le ministre des Indépendants, David Clarinval. Le statut de conjoint-aidant est attribué à tout partenaire d’un travailleur indépendant qui lui apporte une aide effective (régulièrement ou au moins 90 jours par an), qui n’a pas plus de 3.000 euros par an de revenus propres d’une activité professionnelle indépendante et qui n’a pas de revenus en tant que salarié ou fonctionnaire ni de revenus de remplacement.
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