Bulle à facette (4/6): la Portal de la brasserie l’Atrium
Combien de millions de bulles dans un verre de bière, de cidre ou de vin effervescent? Les scientifiques ont creusé la question mais quand on aime, on ne compte pas. Balade en Belgique pétillante.
En plein coeur de Marche-en-Famenne, cette petite brasserie ne manque pas d’allant: menée tambour battant par Valéry et Paula, si ce n’est un beau roman encore c’est déjà une belle histoire. Ils se rencontrent au Brésil, ont le coup de foudre, entre malts et houblons, décident assez vite de s’associer, comptent faire un passage formateur en Belgique, avant de nouveau s’envoler vers le Brésil et de s’y ancrer. C’était sans compter sur un coup de coeur: une maison d’abord, où ils se sentent bien, et puis la possibilité d’établir une brasserie… rue des Brasseurs, ça ne s’invente pas. « On s’est tout de suite sentis très heureux ici, et on a eu envie de faire partie du paysage marchois », confie Valéry. Une ouverture aux autres qu’on retrouve dans le choix du nom de la brasserie: l’atrium, en latin, désigne « l’ entrée », un lieu de convergence et d’accueil. Il fallait quelque chose qui sonne et aie du sens en français, anglais et portugais.
Les gens sont un peu interloqués, et demandent u0022qu’est-ce que vous avez alors?u0022 et on répond u0022tout le reste!u0022.
Le projet a été officialisé en janvier 2018, et les premières bières sont sorties en décembre de cette même année. « Notre volonté est de produire des choses différentes, nous avons six bières permanentes dans notre gamme: Onyx, Pam! , Avalanche, Clémentine, Portal et The One. Parmi elles, pas de blonde, pas de brune, pas de triple. Du coup, les gens sont un peu interloqués, et demandent « qu’est-ce que vous avez alors? » et on répond: « tout le reste! ». »
C’est sans doute ce qui fait le charme et l’attrait de cette brasserie atypique: on ne se refuse rien, surtout pas des influences internationales, en mêlant par exemple à un stout du café brésilien, ou en élaborant une bière au gamay, tout en préservant au maximum un apport de matières premières belges, s’inscrivant ainsi dans une mouvance qui prône un retour du goût et de l’origine des choses. A l’origine justement, c’étaient les femmes qui brassaient, et même si elles ont été écartées longtemps du milieu brassicole, elles signent depuis quelques années un retour en force, qu’on ne peut qu’ applaudir.
Le choix était cornélien entre toutes les bières d’Atrium mais la Portal s’est imposée, comme l’explique Valéry: « Au départ, on pensait appeler la brasserie Portal, mais ça ne marchait pas dans toutes les langues. Or, l’idée était là: brasser cette bière légère, facile à boire et houblonnée. » En effet, avec ses 4,5%, son amertume pas trop prononcée, elle plaît beaucoup à ceux qui cherchent une bière désaltérante et bien faite. Mais plus malin encore, c’est une façon d’étalonner son goût, selon qu’on cherche plus d’amertume, plus de douceur, plus d’alcool. « Je suis assez content de ce qu’on a fait avec la Portal. On a des bulles fines qui forment une jolie trace de mousse sur les verres et les moustaches », rigole Valéry.
On la savourera avec un burger maison, chicons caramélisés et fromage belge, évidemment.
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