Budget fédéral: les discussions toujours en cours

Les discussions en vue de boucler le budget 2024 sont toujours en cours. Depuis plus de vingt heures, le gouvernement fédéral, réuni en comité restreint, procède aux arbitrages entre les différentes composantes de la coalition Vivaldi.

Aucun accord n’est annoncé pour le moment mais plusieurs sources gouvernementales n’excluent pas qu’il soit conclu avant midi.

Les derniers mètres semblent marqués par un classique affrontement gauche-droite. Selon des sources concordantes, des discussions sont en cours sur l’extension des flexijobs, chers aux libéraux qui voudraient généraliser ce système là où les autres partis veulent le cantonner à un nombre restreint de secteurs. Une réunion intercabinets était en cours sur le sujet. Plus tôt dans la matinée, l’on évoquait aussi un blocage sur une augmentation du salaire minimum net via un bonus emploi réclamé par les socialistes.

Le gouvernement fédéral s’est retrouvé dimanche à 10h30 au cabinet du Premier ministre. L’équipe De Croo cherche entre 800 millions et 1,2 milliard d’euros pour remettre un budget 2024 conforme aux engagements pris dans le cadre du Pacte de stabilité qui prévoit un déficit en dessous des 3 % du PIB en 2026. Selon les dernières informations, on se trouverait dans la « fourchette haute ». En d’autres termes, c’est bien 1,2 milliard qui serait retenu auquel s’ajouteraient 400 millions d’euros pour rencontrer les demandes nouvelles. Celles-ci sont nombreuses : accueil des demandeurs d’asile, investissement dans la police, soutien à l’Ukraine, installation de centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles dans les provinces où ils sont encore absents, etc.

 Au total, si l’on additionne ce qui était déjà prévu dans l’accord de gouvernement, les engagements pris dans le cadre du budget 2023 (qui avait anticipé 2024), ceux pris dans le cadre de l’ajustement du mois de mars et ce qui se discute actuellement, l’effort atteindrait l’an prochain 4,8 milliards d’euros, assurait-on à une autre source.

 Le gouvernement mène ses négociations conformément au principe des trois tiers (un tiers recettes, un tiers dépenses, un tiers mesures diverses). Il est question pour le premier poste d’une taxe bancaire – à gauche, écologistes et socialistes ont réclamé une contribution des banques qui tirent profit de la hausse des taux d’intérêt – et de moyens en hausse issus de la lutte contre la fraude fiscale. Si l’on additionne la contribution des banques et les dividendes de Belfius, propriété de l’État belge, les moyens tirés du secteur atteindraient 350 millions d’euros. Les flexi-jobs – chers aux libéraux – seraient par ailleurs étendus, disait-on dans la soirée.

Le Premier ministre, Alexander De Croo, est attendu mardi à la Chambre pour sa Déclaration de politique générale, la dernière avant les élections du mois de juin 2024.

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