Bruxelles: le niveau de la menace redescend au niveau 3
Le niveau de la menace à Bruxelles redescend de 4 à 3, après une nouvelle évaluation de l’OCAM. Le métro sera totalement rouvert vendredi à 6 heures, quant aux écoles, elles sont invitées à maintenir encore vendredi les mesures internes de sécurité.
« La menace reste sérieuse, mais son caractère imminent n’est plus présent de la même manière », a indiqué jeudi soir le Premier ministre Charles Michel, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité, pour expliquer l’abaissement à trois du niveau de la menace pour Bruxelles par l’Ocam.
Le niveau trois signifie une menace possible et vraisemblable, a rappelé le Premier ministre.
Concrètement, selon les recommandations du centre de crise suivies par le gouvernement, la présence policière et militaire sera adaptée de manière progressive, le métro sera rouvert complètement dès vendredi à 6h00 et les grands événements seront analysés au cas par cas. Ceux-ci seront soit maintenus avec des mesures particulières, reportés ou annulés, mais il n’y a plus de démarche générale.
La présence de policiers aux abords des écoles, et militaires sera donc également maintenue, mais adaptée progressivement. « Les effectifs détachés à Bruxelles le seront encore pour quelques jours », précise le ministre-président Rudi Vervoort. « Il y a une forme de soulagement, c’est une bonne nouvelle, mais il faut rester vigilant. »
Enfin, le numéro 1771 du centre de crise est maintenu afin de répondre aux questions de la population.
L’Ocam continue à analyser la situation en permanence, a souligné le Premier ministre, insistant sur le fait que l’organe prenait ses décisions en toute indépendance, sans « aucune immixtion du conseil de sécurité ».
« Nous mettrons tout en oeuvre pour revenir à une vie normale aussi vite que possible », a conclu Charles Michel, précisant qu’il n’avait « pas le droit » de détailler les raisons factuelles qui ont amené à l’abaissement du niveau de la menace à 3 dans la capitale.
Les écoles invitées à maintenir encore vendredi les mesures internes de sécurité
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles préconise aux écoles et crèches bruxelloises de maintenir encore demain/vendredi les mesures de sécurité interne en vigueur depuis mercredi, malgré l’abaissement par le Conseil national de sécurité du niveau d’alerte.
« Dans l’attente des recommandations du centre de crise en matière de mise en oeuvre de l’abaissement de la menace, les directions des établissements de l’ensemble des niveaux d’enseignement et les crèches sont invitées à maintenir, ce vendredi, les mesures prises par recommandations en matière de sécurité interne », indique jeudi soir le gouvernement dans un communiqué.
« Les mesures ajustées à la diminution de la menace au niveau 3 seront communiquées demain (vendredi) », ajoute le gouvernement francophone.
Celui-ci dit dans ce communiqué « prendre acte » de la décision du Conseil national de sécurité de rabaisser le niveau d’alerte dans la capitale et de mettre en place des mesures de sécurisation adaptées aux situations spécifiques.
La gare de Delta à nouveau desservie vendredi
La gare de Delta sera à nouveau desservie vendredi, a indiqué jeudi soir la SNCB à l’agence Belga.
Quatre gares bruxelloises (Schuman, Mérode, Delta et Ouest) n’étaient plus desservies depuis le relèvement du niveau de la menace car leur accès était lié à une station de métro.
Schuman, Mérode et Gare de l’Ouest étaient déjà à nouveau desservies ce jeudi, mais seulement de 6h00 à 22h00.
Les quatre gares concernées par les mesures seront donc accessibles de 6h00 à 22h00 vendredi.
Réunion du Conseil Régional de Sécurité vendredi; le réseau STIB entièrement opérationnel
Le Conseil Régional de Sécurité de Bruxelles, élargi aux 19 bourgmestres de la capitale se réunira vendredi matin, pour permettre à la Région de reprendre un rythme de vie habituel, tout en restant vigilant, a affirmé jeudi soir le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort à l’issue du Conseil National de Sécurité auquel il a pris part. Celui-ci a confirmé la réouverture complète du réseau bruxellois de transport en commun, vendredi, mais dans sa configuration horaire de jeudi, soit de 6h à 22h.
« Je réunirai ce vendredi matin un Conseil régional de sécurité élargi aux dix-neuf bourgmestres afin de prendre toutes les dispositions nécessaires qui permettront à la Région de retrouver le rythme et le dynamisme qu’on lui connaît habituellement » a annoncé le ministre-président, bruxellois à la sortie du Conseil national de Sécurité.
Rudi Vervoort a rappelé que malgré l’abaissement du niveau de menace, « il importe néanmoins de rester vigilant sur tout le territoire de la Région bruxelloise ».
Cette baisse a pour effet immédiat la réouverture complète, vendredi, du réseau de transports en commun de la STIB (toutes les stations seront desservies), mais dans le créneau horaire en vigueur depuis quelques jours, à savoir de 6h à 22h.
Le caractère urgent de la menace se réduit
Le caractère urgent de la menace se réduit petit à petit, s’est réjoui jeudi le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, à l’entrée du 16 rue de la Loi où se réunit le Conseil national de sécurité, lors duquel les ministres vont entendre les éléments qui ont amené l’Ocam à ramener le niveau de menace à 3 à Bruxelles.
L’Ocam a pris sa décision en toute indépendance, sur base d’éléments provenant de l’ensemble des services concernés, ont martelé les ministres à leur arrivée au cabinet du Premier ministre. « C’est une bonne décision, un signal important qu’on avance petit à petit vers une normalisation de la situation, même si un niveau 3 demeure une situation anormale », a souligné le ministre de l’Economie, Kris Peeters.
« Nous allons prendre connaissance des éléments de l’Ocam. Les propositions de mesures du centre de crise viendront plus tard », a ajouté Jan Jambon.
« C’est une bonne nouvelle pour la vie sociale et la mobilité à Bruxelles, mais ce n’est pas fini, ce n’est qu’un début », a indiqué le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort.
« On atteint un niveau rare de débilité », enrage le bourgmestre de Forest
Le bourgmestre de Forest, Marc-Jean Ghyssels (PS) enrage contre ce qu’il considère comme une attitude incohérente de l’Etat fédéral dans la gestion de la menace terroriste et de ses conséquences pour les pouvoirs locaux. Interrogé par Belga sur l’impact de la réévaluation à la baisse du niveau de la menace terroriste, il a souligné qu’il n’était pas en mesure de revoir ses décisions d’annulation de spectacles à Forest national et de report du match de la Proximus League qui devait opposer dimanche la Royale Union Saint-Gilloise à Deinze.
« Nous vivons dans un pays de vrais débiles où l’on prend des décisions sans se soucier le moins du monde de ce qui se passe en bas », a-t-il dit, faisant allusion à l’annonce lundi dernier par le gouvernement fédéral du maintien du dispositif de sécurité général à Bruxelles pour une semaine.
« Dans ces conditions, on va peut-être repasser au niveau 4 dans les prochains jours », a-t-il ajouté, précisant qu’il n’était pas en mesure de permettre la tenue des spectacles dont il a décidé l’annulation ni de permettre au match Union-Deinze d’avoir lieu dimanche comme c’était initialement prévu.
Selon lui, étant donné la mobilisation de policiers devant les écoles et l’impact de cette mesure en termes de gestion des effectifs, il n’est pas possible de dire dans la précipitation, s’il est possible d’avoir au minimum trente hommes pour sécuriser l’organisation du match, sans compter que dans l’affirmative, il faudrait veiller à avoir assez de personnel policier pour entamer la semaine.
« Ces gens vivent dans des bulles, dans des bureaux… Comment l’Etat fédéral peut-il croire qu’il garde encore une ligne de crédit, qui plus est, après les déclarations à l’étranger d’un ministre des Affaires Etrangères pas très diplomate qui y annonce que la Belgique recherche activement dix djihadistes lourdement armés », a-t-il encore fustigé, non sans cibler au passage la ministre de l’Education Joëlle Milquet (cdH) « qui ferait mieux de se taire que de ‘foutre le bordel' » par ses initiatives et/ou sorties au cours des derniers jours.
Vincent De Wolf demande au bourgmestre de Forest de privilégier calme, union et détermination
Le député-bourgmestre d’Etterbeek (MR), Vincent De Wolf a demandé vendredi soir à son collègue de la commune de Forest, Marc-Jean Ghyssels (PS) de garder confiance et de privilégier « union, calme et détermination ».
Disant regretter « vivement la sortie de son collègue, « critiquant inutilement et à tout-va la baisse du niveau de la menace », M. De Wolf a estimé qu’ « en ces moments difficiles pour notre région et ses habitants, l’ensemble des bourgmestres bruxellois doivent, par leurs décisions et leur attitude, avoir pour préoccupation première la sécurité de la population », dont ils sont les premiers garants, là où les Bruxellois attendent d’eux sang froid, mesure et efficacité.
Aux yeux de Vincent De Wolf, en tant que premier représentant de l’Etat dans sa commune, un bourgmestre « ne peut discréditer, pour des raisons politiques et sans fondement, les services de sécurité et d’évaluation de la menace ou les décisions prises par ceux-ci sur base d’informations que nous savons sensibles ».
Ce faisant, il porte atteinte à la crédibilité de sa fonction, inquiète et sème le doute auprès de la population quant à la nécessité des mesures de sécurité et à la gestion menée au plus haut niveau de l’Etat, a encore dit Vincent De Wolf.
Plus tôt dans la soirée, le bourgmestre de Forest Marc-Jean Ghyssels (PS) avait dit enrager contre ce qu’il considère comme une attitude incohérente de l’Etat fédéral dans la gestion de la menace terroriste et de ses conséquences pour les pouvoirs locaux.
Interrogé par Belga sur l’impact de la réévaluation à la baisse du niveau de la menace terroriste, il a ainsi souligné qu’il n’était pas en mesure de revoir ses décisions d’annulation de spectacles à Forest national et de report du match de la Proximus League qui devait opposer dimanche la Royale Union Saint-Gilloise à Deinze.
« Nous vivons dans un pays de vrais débiles où l’on prend des décisions sans se soucier le moins du monde de ce qui se passe en bas », avait-il notamment dit.