Bouchez à Depraetere: « Vous ne voulez pas qu’il y ait moins de pauvres, vous voulez juste vous attaquer aux riches »
Melissa Depraetere regrette de n’avoir pas pu baisser les impôts sur les bas salaires. Pour Georges-Louis Bouchez, ce qu’il y avait dans le projet de réforme fiscale n’était pas suffisant.
La Belgique a traversé ces dernières années des crises inédites. Toutes les mesures prises par la Vivaldi pour protéger le pouvoir d’achat des Belges étaient-elles opportunes? La présidente de Vooruit, Melissa Depraetere, en est plutôt satisfaite. « En temps de crise il faut décider très vite », a-t-elle affirmé jeudi soir lors du débat qui l’opposait au président du MR, Georges-Louis Bouchez.
Et elle ajoute: « Nulle part ailleurs le pouvoir d’achat n’a été si bien protégé ». Mais elle introduit une pincée de socialisme dans son raisonnement. « La richesse augmente mais elle est mal partagée, aux dépens du travail et en faveur du capital ». Et là, elle ne pourra pas aller beaucoup plus loin. Georges-Louis Bouchez l’interrompt, il dénonce les taux d’emplois trop faibles en Wallonie et à Bruxelles. Il explique que le problème de la Belgique ce sont les dépenses publiques, qui sont trop élevées structurellement, ce qui dégrade gravement, à chaque crise, les finances de l’Etat. « Le problème ce sont les taux d’emploi, pas le niveau des salaires ou la fiscalité », pose-t-il. « Nous, on n’a pas voulu un transfert de fiscalité », complète-t-il, revenant sur son opposition à la réforme fiscale. Et il défend certaines des niches fiscales, qui attirent et maintiennent certaines entreprises en Belgique, car sinon, « ce pays devient un désert économique ». Ce n’est pas tellement le sujet du pouvoir d’achat, et Bert Bultinck revient sur la réforme fiscale.
Il faut un tax cut, pas un tax shift!
Georges-Louis Bouchez
« Sur la réforme fiscale, en effet, une personne s’y est opposée, et elle est face à vous », dit Melissa Depraetere. « Nous sommes d’accord pour dire qu’on paie trop vite trop d’impôts, mais que les multinationales, elles, en paient trop peu, tout comme les plus grosses fortunes« , essaie-t-elle encore, mais Georges-Louis Bouchez ne la laisse pas terminer le morceau de socialisme de son raisonnement. Il se redresse et lui dit qu’il faut arrêter de croire qu’il y a 2-3% de la population qui n’est jamais taxée, car on est taxé partout en Belgique. Il faut un tax cut, pas un tax shift! » Pas déstabilisée, Melissa Depraetere reprend, et répète que la réforme fiscale aurait permis de hausser les salaires les plus faibles. Dans la salle, des gens applaudissent. La présidente des socialistes flamands a un petit fan club dans la salle. « Je préfère avoir comme fan club des gens qui investissent que des gens qui ne travaillent pas », ricane Georges-Louis Bouchez. Et il revient sur le taux d’emploi: « voilà où sont les marges, madame Depraetere », dit-il. « Je préfère un pays où il y a plus de riches, moi. Vous, vous ne voulez pas qu’il y ait moins de pauvres, vous voulez juste vous attaquer aux riches »
Pour revoir le débat entre Georges-Louis Bouchez et Melissa Depraetere, cliquez ici
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