
Bientôt un gouvernement bruxellois? Les informateurs dégagent une piste sans la N-VA, la formation reprend
Après trois semaines et une quarantaine de réunions, les informateurs Christophe De Beukelaer et Elke Van Den Brandt privilégient une coalition à sept partis pour un gouvernement bruxellois. Les trois familles principales (MR, Open-VLD, PS, Vooruit, Les Engagés et le CD&V) et Groen doivent se positionner lundi soir. Le N-VA n’est plus dans la course.
Il y a lieu de parler d’une avancée majeure, ce vendredi soir, dans le cadre de la formation d’un gouvernement bruxellois. Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et Elke Van den Brandt (Groen) ont bouclé leur mission d’information avec un constat fort, mais implacable tant il prend en compte les vétos exclusifs de chacun. L’assimilation de la N-VA au prochain exécutif bruxellois n’est plus dans les cartons.
Ce lundi, les sept partis des trois grandes familles politiques du pays, à savoir le MR et l’Open VLD, le PS et Vooruit, Les Engagés et le CD&V ainsi que Groen se réuniront ensemble pour entériner le scénario actuel et relancer David Leisterh dans sa mission de formateur. Il est entendu que ce dernier est également pressenti pour être Ministre-Président bruxellois.
C’est dans un contexte complexe que s’est inscrite cette mission d’information. Ce jeudi encore, le parlement bruxellois s’écharpait sur les crédits provisoires pour établir un budget pour le deuxième trimestre de l’année «qui n’ont laissé personne indifférent», admet Christophe De Beukelaer.
Apaisement
Lundi soir, le chapitre de l’apaisement pourrait donc enfin s’ouvrir, dans cette longue histoire du gouvernement bruxellois. Mais ce chapitre ne s’ouvrira que si tous les acteurs autour de la table le veuillent bien, ce qui n’est pas encore totalement garanti car, pour l’heure, le constat posé par les informateurs est celui d’une réalité arithmétique, mathématique (la piste d’un gouvernement minoritaire a vécu, mais pas longtemps cette semaine), et de principes. L’Open VLD incarné par Frédéric De Gucht, très attaché à la N-VA, avait déjà obtenu d’alléchantes récompenses en acceptant d’être le quatrième parti flamand au sein du gouvernement bruxellois. Il faudra peut-être encore mettre la main à la poche. Pour rappel, il y a trois semaines encore, le MR était lui aussi très sceptique à l’idée d’exclure du gouvernement bruxellois leur meilleur ami au fédéral.
Voilà de quoi nourrir la vision des Engagés, du MR et de leurs homologues néerlandophones face au «plus grand déficit budgétaire de l’histoire de la région bruxelloise». La période de formation qui s’ouvrira mardi matin (si tout va bien), annonce des négociations tendues sur le plan économique et l’heure sera plutôt à l’austérité, à entendre les différents acteurs. Les socialistes, dont les concessions sont désormais moins nombreuses que les autres dans l’historique de négociations, devront probablement en faire.
La N-VA en dehors du gouvernement bruxellois? Pas si vite
Enfin, l’autre grande annonce du jour est celle de la création d’une «plateforme de collaboration permanente» entre l’échelon régional bruxellois et le gouvernement fédéral. «Les enjeux de sécurité, économiques ou de santé à Bruxelles sont liés à
d’autres niveaux de pouvoir», expliquait Christophe De Beukelaer. Dans une sorte de comité de concertation (plus connu sous le nom de Codeco) 2.0, la N-VA, qui est en charge de notamment des Finances, de l’Asile et la Migration au fédéral, aura donc encore à traiter avec le gouvernement bruxellois.
Pour l’instant, cette plateforme de collaboration permanente est à créer de A à Z, elle verra le jour au cours de la législature, mais elle «peut s’inspirer des expériences existantes de collaboration, comme Beliris», ont expliqué les informateurs.
Parallèlement, ces neuf mois de blocage font dire aux états-majors politiques bruxellois qu’il y aura lieu d’avoir une «réflexion sur l’avenir institutionnel des institutions bruxelloises, au-delà des clivages politiques». Ce sera au parlement régional de s’y pencher.
Pour l’heure, ces initiatives ne sont que des idées. Lundi matin, les bureaux des sept partis concernés par la formation du tant attendu gouvernement bruxellois fixeront, ou non, leur destin. La phase des «prises de responsabilités» se clôturera.
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