Avions de combat: la Belgique se penche sur l’offre française
Le gouvernement belge a accusé réception vendredi de l’offre française d’acquérir des chasseurs Rafale dans le cadre d’un partenariat plus large entre les deux pays, et va désormais en « examiner le statut juridique », a appris l’AFP de source officielle.
Alors que la Belgique attendait pour jeudi minuit les réponses formelles à son appel d’offres lancé pour renouveler sa flotte de F-16, la France a créé la surprise en proposant un accord d’Etat à Etat, comprenant, outre la fourniture de l’avion de combat Rafale, plusieurs mesures de coopération, militaire et industrielle.
Le ministre belge de la Défense Steven Vandeput a confirmé vendredi avoir bien reçu « une lettre » de son homologue française Florence Parly, là où les deux autres candidats ont remis une offre « officielle ».
« Nous allons désormais examiner le statut juridique de cette lettre », a-t-on indiqué au cabinet du ministre.
Il y a « deux candidats engagés dans la procédure officielle et la proposition française », a aussi dit M. Vandeput, selon des propos rapportés par l’agence Belga.
La Belgique avait lancé en mars une procédure d’achat de 34 avions de combat pour remplacer ses F-16 américains à l’horizon 2023-2028, un marché estimé à 3,6 milliards d’euros, auquel il faut ajouter 1,2 milliard pour des activités annexes comme l’entretien ou la formation des techniciens et pilotes.
Le délai pour le dépôt des offres s’achevait jeudi à minuit.
Deux des trois candidats encore attendus, l’américain Lockheed Martin avec le F-35, et le consortium européen Eurofighter avec le Typhoon, ont déposé leur dossier à Bruxelles dans la journée de jeudi.
Et en fin d’après-midi le gouvernement français a dévoilé depuis Paris sa propre stratégie portant sur « un partenariat structurant ».
Ce dernier, a expliqué Mme Parly dans un communiqué, « comprendrait la fourniture de l’avion de combat Rafale, mais aussi une coopération approfondie entre nos deux armées de l’air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu’une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays ».
Cela « ressemble à un va-tout » qui « a peu des chances de passer », selon le quotidien belge La Libre Belgique, qui rappelait vendredi le statut d' »outsider » du Rafale et du Typhoon face au F-35 américain.
S’ouvre désormais côté belge une période de cinq mois pendant laquelle les candidats peuvent peaufiner leur offre, et répondre à d’éventuelles demandes de clarification, avant la remise de la proposition finale le 14 février, a-t-on expliqué au cabinet de M. Vandeput.
Le gouvernement belge devrait se décider courant 2018.
La France et la Belgique ont déjà conclu un partenariat en juin dans le secteur des blindés, prévoyant l’acquisition de près de 500 véhicules de combat français par l’armée belge et une coopération dans les domaines de la formation, l’entraînement et l’entretien
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